Dans le cadre des 16 Jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, Cuso International, à travers son programme Talents Pluriels, a organisé samedi à l’Institut supérieur des techniques appliquées (ISTA) de Kinshasa une journée de sensibilisation consacrée aux violences basées sur le genre en milieu numérique, réunissant étudiants, experts et autorités estudiantines.
Cette activité, visait à informer et mobiliser les étudiants face à l’augmentation des violences facilitée par le numérique, notamment le cyberharcèlement, le chantage sexuel, la diffusion non consentie d’images intimes, l’usurpation d’identité ou encore les violences liées à l’usage des réseaux sociaux et de l’intelligence artificielle.
Les échanges ont insisté sur le fait que, malgré leur caractère « virtuel », les violences numériques ont des conséquences bien réelles sur la vie des victimes, affectant leur santé mentale, leur parcours académique et leur insertion sociale. Les femmes et les jeunes filles, particulièrement exposées, restent souvent silencieuses par peur de la stigmatisation ou par méconnaissance des mécanismes de protection existants.
Intervenant lors de cette journée, Andrick Kadimanshi, expert et consultant en protection transversale, a rappelé l’importance de sensibiliser les jeunes, particulièrement dans les milieux universitaires.
« L’université est aujourd’hui l’une des portes d’entrée des violences numériques. Beaucoup d’étudiantes et d’étudiants en sont victimes sans même s’en rendre compte. Pourtant, ces violences blessent, détruisent et peuvent même conduire à la dépression ou à la mort. Il est essentiel de savoir les identifier, les prévenir et surtout les dénoncer », a-t-il expliqué.
Il a également insisté sur l’existence d’un cadre légal en République démocratique du Congo, notamment le code du numérique, qui permet aux victimes de porter plainte contre les auteurs de violences en ligne, même lorsque ceux-ci ne sont pas clairement identifiés.
Présent à l’activité, Benoît Kapiamba, ministre du Genre et des Affaires sociales de la coordination estudiantine de l’ISTA Kinshasa, a salué l’initiative de Cuso International, qu’il juge opportune dans le contexte actuel.
« Les violences numériques sont invisibles mais extrêmement destructrices. D’où l’importance de sensibiliser, de prévenir et d’encourager les étudiants à signaler ces actes afin de mieux protéger leurs identités et leurs droits », a-t-il déclaré.

Du côté des étudiants, la rencontre a été perçue comme une opportunité d’apprentissage. Daniel Lungu, étudiant en L3 informatique appliquée à l’ISTA, a reconnu que la thématique restait largement méconnue.
« C’est un sujet souvent négligé. Cette conférence nous a permis de mieux comprendre les différentes formes de violences numériques et leurs dangers. Nous croyons que cela aura un impact réel sur notre comportement et sur la communauté universitaire », a-t-il confié.
À l’issue de cette journée de sensibilisation, les étudiants de l’ISTA ont pris l’engagement de lutter activement contre toutes les formes de violences numériques en milieu universitaire. Cet engagement a été symboliquement scellé par des messages rédigés individuellement par les participants, appelant à la prévention, à la dénonciation et à la solidarité envers les victimes, traduisant ainsi leur volonté commune de promouvoir un environnement numérique plus sûr et respectueux au sein des universités.
À travers cette campagne, Cuso International entend sensibiliser au moins 1 500 étudiants dans six universités de Kinshasa, tout en renforçant les capacités des ambassadeurs Talents Pluriels afin qu’ils relaient durablement les messages de prévention, de dénonciation et de solidarité contre les violences numériques.
Yvette Ditshima






