À quelques heures du verdict dans l’affaire de l’adjudant Sarah Ebabi Bongoma Koli, poursuivie pour violation des consignes militaires, la militante des droits Anny Modi s’interroge sur les véritables motivations derrière cette procédure, qu’elle juge « troublante ».
Dans une déclaration parvenue à Infos.cd, elle souligne que les comptes de la militaire «existent depuis toujours » et que « ses publications en tenue militaire ne datent pas d’aujourd’hui ». Elle estime qu’aucun avertissement n’avait été adressé à la prévenue avant cette affaire, et que le projet de mariage pourrait être « la goutte d’eau qui fait déborder le vase ».
Pour la directrice de l’organisation Afia Mama, il faut désormais aller au-delà du seul volet judiciaire.
« Nous devons rechercher s’il existe un instigateur dans l’ombre, un tireur de ficelles, peut-être un harceleur, un jaloux ou un quidam qui aurait trouvé cette publication comme un défi », a-t-elle déclaré.
Elle appelle enfin à la collaboration de la concernée, de ses avocats ou de toute personne disposant d’informations utiles « pour comprendre si cette action vise simplement à empêcher son mariage ».
Le tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Gombe rendra son verdict ce mercredi dans cette affaire. L’adjudant Sarah Ebabi est poursuivie en flagrance pour avoir publié une photo en tenue militaire aux côtés de son futur époux, dans le cadre des préparatifs de leur mariage.

Lors de l’audience de plaidoiries, mardi au camp lieutenant-colonel Kokolo, le parquet militaire a requis 10 ans de servitude pénale, tandis que la défense a plaidé l’acquittement.
Dans son mot de la fin, la militaire avait plaidé pour son acquittement.
« Acquittez-moi, mon major. Je ne peux pas déshonorer l’armée que je sers depuis 10 ans. Je n’ai jamais eu l’intention de violer les consignes de ma hiérarchie », avait-elle plaidé.
Elle a expliqué que la photo avait été publiée à son insu par le responsable du studio photo.
Évoquant les conséquences de cette procédure sur sa vie personnelle, elle a confié :
« J’ai 400 invités venus des quatre coins du monde pour célébrer avec nous notre mariage. Je vous demande de me relâcher. Je suis innocente ».
Le verdict est attendu à 14 heures, heure de Kinshasa.
Yvette Ditshima






