Le ministre d’État en charge des Travaux publics et de la reconstruction, Alexis Gisaro, a rejeté l’idée selon laquelle le président rwandais Paul Kagame serait le protecteur de la communauté Banyamulenge en République démocratique du Congo (RDC). Lors d’un briefing spécial tenu mardi à Kinshasa aux côtés de Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias, Gisaro a dénoncé l’exploitation des tensions communautaires par le Rwanda pour justifier ses ingérences en RDC.
« Les Banyamulenge n’ont jamais donné un quelconque mandat au président rwandais pour devenir leur protecteur », a-t-il déclaré, lui qui est également membre de cette communauté présente dans l’est de la RDC. Gisaro a rappelé que la RDC est un pays composé de 450 tribus qui, comme toute nation, connaît des défis internes liés à la cohabitation pacifique des communautés.
Selon lui, Kigali instrumentalise ces tensions à des fins politiques et militaires.
« Un pays voisin que je traite d’un État belliqueux exploite les quelques problèmes que nous pouvons avoir dans notre pays. L’agenda du Rwanda est tout autre », a-t-il déclaré.
Le ministre a tenu à rappeler que la protection des Banyamulenge en RDC relève exclusivement des autorités congolaises.
« C’est la RDC qui protège la communauté Banyamulenge. A Kinshasa, nous avons des membres de cette communauté qui circulent librement. Qu’on me dise où ce prétendu projet d’extermination a été concocté et combien de Tutsis sont massacrés aujourd’hui dans notre pays », a-t-il souligné avant de déplorer les agressions répétées du Rwanda, qui ne font qu’exacerber les tensions communautaires en RDC.
Les Banyamulenge, une communauté tutsi installée depuis plusieurs siècles dans les Hauts Plateaux du Sud-Kivu, sont au cœur d’une polémique récurrente en RDC. Le Rwanda justifie entre autres ses actions en RDC par le souci de protéger cette communauté qui serait marginalisée. Une fausse thèse selon le gouvernement de Kinshasa.
Yvette Ditshima