Réagissant aux propos de l’ancien président Joseph Kabila sur la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, a dénoncé une prise de position qui, selon lui, manque de compassion pour la population affectée par le conflit et légitime l’agression rwandaise.
« Au regard du drame dans l’Est, ses premiers mots auraient dû être des mots de compassion et de solidarité pour la population qu’il a dirigée pendant de longues années », a déclaré Muyaya lors d’une sortie médiatique lundi.
Le ministre de la Communication et Médias estime que Joseph Kabila, en minimisant le rôle du Rwanda et en suggérant que l’AFC/M23 a des revendications légitimes, contribue à légitimer une guerre d’agression.
« Il y a aujourd’hui une unanimité pour condamner le Rwanda et l’obliger à sortir ses troupes de notre sol », a-t-il insisté.
S’agissant d’un éventuel dialogue direct avec les rebelles du M23, exigé par ces derniers, Muyaya a rappelé la position de Kinshasa.
« Le gouvernement est prêt à traiter le cahier de charges des groupes armés, y compris celui du M23, pour autant que cela se fasse dans le cadre du processus de Nairobi sous l’égide du président Kenyatta », a-t-il rappelé
Le week-end dernier, dans une tribune publiée par un média sud-africain, Joseph Kabila avait critiqué la gouvernance de son successeur, Félix Tshisekedi, l’accusant d’avoir « muselé toute forme d’opposition politique » et d’avoir organisé des « élections truquées en décembre 2023 ». Il a également reproché à Kinshasa de qualifier à tort le M23 de groupe anarchiste soutenu par un État étranger, alors qu’il estime que cette rébellion a des revendications légitimes.
Ces déclarations de l’ex-président ont suscité une vague de réactions dans la classe politique congolaise, alors que la situation sécuritaire dans l’Est du pays continue de se détériorer.
Jevic Ebondo