Le gouvernement congolais considère la déclaration conjointe signée à Doha entre ses experts et les représentants du mouvement du 23 mars (M23) comme une avancée significative vers la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo. C’est ce qu’a affirmé jeudi soir Patrick Muyaya, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, lors d’un briefing presse conjoint avec Guy Loando, ministre de l’Aménagement du territoire.
« Nous ne pouvons pas faire de paix sans compromis. Il faut considérer que le communiqué entre les experts du gouvernement et le M23 est une avancée vers la paix. Et comme vous le savez, dans ce contexte, sans cessez-le-feu, nous ne pouvons pas avancer », a déclaré Patrick Muyaya, soulignant l’importance de la médiation qatarie dans cette dynamique.
Au sujet de la nature du dialogue engagé, le ministre a tenu à préciser qu’il s’agit d’un échange strictement encadré, conforme à la déclaration conjointe signée la veille.
« C’est un dialogue entre les signataires de la déclaration conjointe, à savoir les experts du gouvernement et ceux du M23. Il ne faut pas en faire une interprétation politique. C’est une démarche technique, encadrée et limitée, dans l’esprit de la médiation engagée par le Qatar », a-t-il expliqué.
Le gouvernement congolais reste cependant ferme sur ses principes, aucun dialogue politique n’est envisagé avec un groupe qualifié de terroriste par les autorités. Néanmoins, la déclaration conjointe de Doha, selon Kinshasa, constitue une base de travail pour consolider un éventuel cessez-le-feu et ouvrir la voie à une désescalade durable.
Pour la première fois depuis la reprise des hostilités dans l’Est de la RDC, le gouvernement congolais et le M23, désormais associé à l’Alliance du Fleuve Congo (AFC), ont convenu d’une trêve dans la perspective d’un cessez-le-feu effectif. Cette avancée a été saluée dans une déclaration signée séparément mercredi à Doha, sous l’égide de la médiation qatarie.
Les deux parties ont souligné l’« esprit de compréhension mutuelle et de volonté commune » qui a caractérisé ces discussions. Ce document marque une étape inédite dans le processus de désescalade du conflit qui ensanglante le Nord-Kivu depuis plusieurs mois.
La situation sécuritaire reste tendue, notamment autour de localités récemment disputées entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23. Le gouvernement assure toutefois qu’il reste mobilisé pour faire de cette avancée une véritable opportunité de paix.
Yvette Ditshima