Le député de la France insoumise, Carlos Martens Bilongo, a proposé une Résolution à l’Assemblée nationale française condamnant le soutien du Rwanda aux rebelles du M23 qui ont ressurgi depuis novembre 2021 dans l’Est de la République démocratique du Congo, dix ans après leur première rébellion.
« La France doit tirer les conséquences de ses propres constatations s’agissant du soutien rwandais au M23, a fortiori dès lors qu’elles ont été confortées par l’ONU. Une Résolution de l’Assemblée nationale demandant le renforcement du soutien de la France aux efforts de rétablissement de la paix en RDC, donc condamnant le soutien du Rwanda au M-23, recevrait un grand écho au sein du peuple congolais, et renforcerait l’amitié entre nos deux pays », écrit ce député d’origine congolaise dans sa proposition de Résolution consultée par INFOS.CD
Le 19 décembre 2022, la ministre française des Affaires étrangères avait nommément cité le Rwanda comme soutien aux M23. « Il faut en finir avec la répétition de l’histoire dans cette région (…) le M23 doit cesser les combats, se désengager et rendre les territoires occupés », avait déclaré Catherine Colonna.
En mars dernier, lors de sa visite à Kinshasa, Emmanuel Macron n’avait pas cité nommément le Rwanda. Mais avait promis des sanctions contre tous ceux qui militent pour la déstabilisation de l’Est de la RDC. Ces sanctions sont toujours attendues, quatre mois après.
Les rapports des experts de l’ONU et ceux des Ongs locales et internationales confirment sans hésitation le soutien du pays de Kagame aux M23.
Pour Carlos Martens Bilongo, la responsabilité de la France dans le génocide rwandais, ne saurait « en aucun cas excuser une quelconque mansuétude vis-à-vis des agissements du régime rwandais en RDC depuis deux décennies. »
« Les liens historiques qu’entretient la France avec les pays de la zone en proie aux conflits de l’est-congolais, couplée à sa volonté de promouvoir la paix, l’obligent à agir pour mettre fin au soutien rwandais en faveur du groupe rebelle du M-23, insiste-t-il. En outre, la RDC est le premier pays francophone du monde. L’importance de la francophonie dans cette zone implique que la France ne se cantonne pas à une place de second plan. Un défaut de soutien français à ces populations dont nous sommes proches serait une faute. »
Reste à savoir si sa proposition de Résolution, qui condamne également des exactions commises par cette rébellion, sera adoptée à l’Assemblée nationale.
Socrate Nsimba