Le sommet conjoint entre la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (EAC) s’est tenu ce samedi à Dar-Es-Salam, en Tanzanie, pour examiner la crise sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
À l’issue des discussions, plusieurs recommandations ont été formulées, dont la relance des négociations entre les parties au conflit.
Dans son communiqué final, le sommet a ordonné la reprise des négociations directes entre les acteurs impliqués dans le conflit, y compris le M23.
« Le Sommet conjoint a ordonné la reprise des négociations directes et du dialogue avec toutes les parties étatiques et non étatiques (militaires et non militaires), y compris le M23, dans le cadre du processus de Luanda/Nairobi », a-t-on lu dans ce communiqué.
Ce qui, en des termes clairs, voudrait dire que le gouvernement devrait dialoguer directement avec le M23, ce dont Kinshasa a toujours catégoriquement rejeté.
Les participants ont également insisté sur la mise en œuvre du Concept d’opérations (CONOPS) du plan harmonisé de neutralisation des groupes armés et sur la levée des mesures défensives du Rwanda, ainsi que le désengagement des forces congolaises, conformément aux engagements du processus de Luanda.
Pour assurer la mise en œuvre des interventions immédiates, le sommet a annoncé la tenue, dans les cinq prochains jours, d’une réunion conjointe des chefs de la défense de l’EAC et de la SADC. Cette rencontre aura pour mission de fournir des conseils techniques sur les négociations de cessez-le-feu et d’autres mesures de facilitation.
Plusieurs chefs d’État de la région ont pris part à ce sommet, y compris le président rwandais Paul Kagame, dont le pays est accusé par Kinshasa de soutenir les rebelles du M23. En revanche, le président congolais Félix Tshisekedi n’a pas fait le déplacement à Dar-Es-Salam. Il s’est fait représenter par la Première ministre Judith Suminwa, tout en participant aux échanges par visioconférence, selon plusieurs sources.
Ce sommet intervient dans un contexte où la RDC continue de faire face à une guerre lui étant imposée par le Rwanda, qui soutient les rebelles du M23/AFC, selon Kinshasa et plusieurs rapports internationaux. Malgré les efforts diplomatiques en cours, la situation sécuritaire dans l’Est du pays demeure extrêmement préoccupante, avec des combats en cours dans plusieurs localités du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Giscard Havril Mane