Le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, a commis des atrocités dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a révélé Amnesty International dans un rapport publié ce mercredi.
Ce rapport, intitulé « Ils nous ont dit qu’on allait mourir », fait notamment état d’exécutions de civils, d’attaques contre des hôpitaux, d’enlèvements de patients et d’actes de torture, imputés aux combattants du M23.
Amnesty International s’est entretenue avec plus de 53 victimes et témoins, notamment des survivantes de viols collectifs, des victimes d’autres violences, des proches de personnes tuées ou placées en détention en toute illégalité ou victimes de disparitions forcées, des professionnels de la santé, des membres de la société civile, des défenseurs des droits humains, des avocats, des humanitaires et des journalistes.
L’ONG dénonce également une militarisation croissante de l’est de la RDC : le M23 contrôle désormais de vastes territoires, tandis que les Wazalendo reçoivent d’importantes quantités d’armes et de munitions de la part des forces armées congolaises.
Ces derniers sont également accusés des violations des droits de l’homme dans le même rapport.
Les viols collectifs perpétrés par des combattants du M23 se sont déroulés entre mars et mai 2025, période durant laquelle le M23 contrôlait Goma et Bukavu.
À Bukavu, cinq combattants du M23 ont infligé un viol collectif à une femme dans un camp militaire du M23. « Quand je vois quelqu’un en tenue militaire, je suis traumatisée. Depuis ce jour-là, je ne sors plus. Quand je les vois, ça me fait mal au cœur. J’ai comme des palpitations », a-t-elle déclaré.
Dans les territoires de Rutshuru et de Masisi, ainsi que dans le territoire de Kalehe, des groupes de Wazalendo ont violé des femmes et des filles. Une femme a été soumise à un viol collectif fin mars 2025. Dans le territoire de Masisi, quatre autres femmes ont été violées par des combattants wazalendo, deux en janvier 2024 et deux en février et avril 2025.
Une autre femme était attachée entre deux arbres pendant que six Wazalendo la violaient. « Qu’ils soient punis pour qu’ils ne puissent pas faire la même chose à quelqu’un d’autre », a-t-elle déclaré.
Une autre encore a expliqué avoir été accusée de soutenir le M23 par ses violeurs, des hommes parlant kinyarwanda Ses agresseurs lui auraient dit : « Toutes les femmes qui viennent dans le champ, nous les violerons toujours. »
Une femme a indiqué qu’elle était enceinte lorsque deux soldats des FARDC l’avaient violée à Bukavu en février 2025, avant la chute de la ville, au moment où les FARDC fuyaient. Pendant le viol, sa fille de 14 ans, qui se trouvait dans une chambre, s’est mise à crier. Le soldat a dit : « Si elle ne retourne pas dans la chambre, je vais la tuer. »
Ni l’armée congolaise ni le M23 n’ont répondu aux sollicitations de l’organisation au sujet de ces violations présumées des droits humains.
Cephas Kabamba