Lors de la 37e session extraordinaire du Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies, ce vendredi, le ministre congolais de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a dénoncé la situation humanitaire catastrophique à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Il a également pointé du doigt l’implication du Rwanda dans la crise sécuritaire qui ravage cette région depuis plus de trois décennies.
Dans son allocution, Patrick Muyaya a insisté sur la nécessité de garantir un accès humanitaire immédiat et sans restriction aux populations affectées par les violences. Il a alerté sur la détresse des milliers de blessés nécessitant une prise en charge d’urgence et des évacuations pour les cas les plus graves.
« Il est impératif aujourd’hui de garantir un accès humanitaire immédiat et sans restriction pour permettre de mieux prendre en charge les milliers de blessées, évacuer les cas les plus graves et réduire le risque de propagation d’épidémies telles que le choléra et Mpox dans une ville traumatisée dont certaines rues ont été transformées en cimetières », a-t-il indiqué.
L’insécurité croissante et les bombardements intensifs ont dévasté plusieurs localités de l’Est du pays, laissant la population dans des conditions de vie dramatiques, privées de soins, d’eau potable et de nourriture.
Le ministre congolais a dénoncé l’implication continue du Rwanda dans le soutien aux groupes armés opérant sur le territoire congolais, en particulier le mouvement rebelle du M23. Il a rappelé que ce soutien militaire, logistique et financier est bien documenté, notamment par le Groupe d’experts mandaté par le Conseil de sécurité des Nations Unies.
« Nous rejetons fermement l’implication continue de certains États, notamment le Rwanda, dans le soutien logistique, militaire et financier à des groupes armés opérant sur notre territoire. Le soutien du Rwanda au M23, documenté à plusieurs reprises, y compris par le Groupe d’Experts mandaté par le Conseil de sécurité des Nations Unies, a alimenté la violence dans l’Est de notre pays depuis plus de 30 ans, exacerbant la guerre pour des raisons liées à l’exploitation des ressources minières stratégiques du Congo », a déclaré le ministre.
Selon Patrick Muyaya, l’objectif de cette ingérence est clair : piller les richesses naturelles congolaises, notamment les minerais stratégiques, et perpétuer une instabilité chronique dans la région pour en tirer profit.
Face à ces accusations graves, le porte-parole du gouvernement congolais a exhorté la communauté internationale à prendre ses responsabilités en sanctionnant le Rwanda pour ses crimes de guerre et ses crimes contre l’humanité. Il a notamment dénoncé le dépeuplement forcé des populations congolaises, leur remplacement par d’autres, ainsi que la nomination de nouvelles autorités administratives par les groupes armés, dans le but de modifier définitivement la démographie et le contrôle territorial.
« Nous appelons ce Conseil à tenir le Rwanda responsable de ses crimes de guerre et de ses crimes contre l’humanité, notamment le dépeuplement forcé des populations et leur remplacement par d’autres, ainsi que la nomination de nouvelles autorités administratives dans le but d’occuper définitivement ces territoires », souligne Muyaya.
Patrick Muyaya a appelé à une pression diplomatique et économique accrue sur Kigali afin que ce dernier cesse immédiatement son soutien aux groupes armés et retire ses forces du territoire congolais.
Yvette Ditshima