Didier Mazenga, ministre congolais de l’Intégration régionale envoyé spécial du président congolais Félix Tshisekedi, s’est rendu au Tchad mardi, au retour du sommet de l’Union africaine. Selon une source proche du dossier cité par RFI, cette visite avait pour objectif de transmettre un message du chef de l’État congolais à son homologue tchadien, Mahamat Idriss Déby, sollicitant une aide militaire face à l’avancée du M23, soutenu par le Rwanda, dans l’Est de la RDC.
Alors que les rebelles du M23 ont récemment pris le contrôle des grandes villes de Goma et Bukavu et poursuivent leur progression dans le Sud-Kivu, Félix Tshisekedi a demandé une assistance militaire « sous toutes ses formes » au Tchad. L’envoyé spécial congolais, arrivé à N’Djamena en milieu de journée, a officiellement transmis cette requête au président tchadien.
La coopération entre les deux pays s’est renforcée ces dernières années, notamment grâce au rôle de médiateur joué par Félix Tshisekedi dans la crise politique tchadienne au sein de la Communauté des États d’Afrique centrale (CEEAC). Ce rapprochement s’est matérialisé par la récente inauguration d’une avenue au nom du président congolais à N’Djamena.
Le 9 février dernier, Mahamat Idriss Déby avait exprimé sa solidarité avec la RDC et son président, appelant au respect de son intégrité territoriale et de sa souveraineté.
D’après la même source, les autorités tchadiennes étudient la demande congolaise avec prudence. N’Djamena souhaite respecter les cadres légaux nationaux et internationaux tout en privilégiant la voie diplomatique, conformément aux résolutions du sommet conjoint des chefs d’État de l’EAC et de la SADC.
Yvette Ditshima