Le président rwandais Paul Kagame s’est exprimé mercredi au sujet de la crise sécuritaire qui frappe le Nord-Kivu provoquée par le M23.
Depuis Washington, où il a pris part au Sommet USA-Afrique, Kagame a rejeté toute responsabilité alors que Kinshasa l’accuse de soutenir les rebelles du M23. Des accusations approuvées par des experts de l’ONU et l’administration américaine qui lui a récemment demandé de « cesser tout soutien au M23 ».
Les mêmes accusations ont été reproduites par le président congolais Félix Tshisekedi lors du rendez-vous entre le président américain et ses homologues africains, évoquant une « agression cachée mais venue du Rwanda ».
Paul Kagame s’en est défendu en déclarant : « Je ne peux pas être tenu pour responsable des Congolais d’origine rwandaise à qui l’on nie leurs droits ».
Par conséquent, la crise suscitée par le M23 est aux yeux de Kagame un « problème du Congo ».
« Le problème n’a pas été créé par le Rwanda et le M23 n’est pas le problème du Rwanda », a martelé Paul Kagame, tentant ainsi de se débarrasser du lourd bilan des tueries à charge des rebelles du M23 depuis leur résurrection en fin d’année dernière.
Les rebelles du M23 ont massacré, selon une enquête préliminaire des experts de l’ONU, plus de 130 civils dans les villages de Kishishe et de Bambo en territoire du Nord-Kivu entre le 29 et le 30 novembre dernier. Selon les autorités congolaises, c’est plutôt près de 300 âmes qui ont été fauchées pendant cette période, outre « viols et pillages ».
Considérés par Kinshasa comme un groupe terroriste, les M23 ont été exclus des récentes négociations à Nairobi avec les groupes armés actifs à l’Est de la RDC. Cependant, ces rebelles-terroristes se sont dits disposés à observer les résolutions de ces négociations. Notamment leur retrait des localites du Nord-Kivu sous leur contrôle.
Laurent Omba