Produit par Divo International, le film dont l’avant-première a été diffusée jeudi en salle, a été financé par le Fonds spécial de répartition de l’indemnisation aux victimes des activités illicites de l’Ouganda (FRIVAO).
Silence de mort dans les salles Cinébuzz et Showbuzz jeudi lors de la projection en avant-première du film documentaire « la guerre des six jours à Kisangani ». Un silence qui traduisait l’émotion de revivre ces événements d’une violence humaine rare. Ce n’était pas de la fiction. Mais une réalité qui a été racontée. Le 5 juin 2000, l’Armée patriotique rwandais (APR) et les Forces de défense du peuple ougandais (UPDF), qui se disputaient le contrôle des mines de diamants, choisissent de se battre en pleine ville de Kisangani, faisant fi des millions des âmes qui y vivent.
Durant six jours successifs, des milliers d’obus et autres armes lourdes pleuvent sur les civils. Le bilan est lourd : plus de mille morts et bien plus de blessés graves.
Jour pour jour, 25 ans après, la ville de Kisangani et ses habitants gardent les stigmates de ces horreurs. Victimes, médecins, secouristes, acteurs de la société ministre de la Justice, Constant Mutamba… des témoins oculaires témoignent de ces atrocités dans ce film documentaire produit par la maison événementielle Divo International.
« Oublier serait trahir les morts, trahir les vivants, trahir l’avenir », explique Willy Kalengay qui lance officiellement cette projection devant des invités et journalistes.
« C’était l’ouverture de la porte d’enfer », témoigne le Dr Dieudonné Mata qui accueillait la première vague des blessés aux cliniques universitaires de Kisangani dès le premier jour de la guerre.
« Je ne comprenais rien. Ma mère devait inventer des justifications. Cette guerre a laissé des orphelins », essaie de se souvenir, dans le film, Chançard Bolukola, coordonnateur du Fonds spécial de répartition de l’indemnisation aux victimes des activités illicites de l’Ouganda (FRIVAO), qui n’avait que deux ans au moment des faits.
Aujourd’hui, à la tête de Frivao, il a la lourde mission d’indemniser des victimes de cette guerre. Chaque victime touche une symbolique somme de 2000 dollars américains. Pas que. Ces fonds devraient également aider à réparer certaines infrastructures détruites lors de ces affrontements notamment la centrale hydroélectrique et certaines routes.
Rwanda impuni
D’où viennent ces fonds ? En décembre 2005, la Cour internationale de justice (CIJ) avait condamné l’Ouganda, l’obligeant à réparer les conséquences de cette guerre. Le pays de Museveni doit payer un total de 325 millions dollars à la RDC, dans une période de 5 ans, soit plus de 60 millions par an. Depuis 2022, l’Ouganda a commencé à s’acquitter. Mais le Rwanda, qui n’avait pas reconnu la compétence de la CIJ, continue à jouir de l’impunité.
Des organisations de défense des droits de l’homme insistent pour des réparations, afin que lcette sombre histoire, ne se répète plus jamais.
En finançant ce documentaire, FRIVAO veut encrer cet épisode de l’histoire dans la mémoire collective.
Infos.cd