Dans un communiqué publié samedi, le gouvernement congolais a dénoncé la poursuite des violations de l’intégrité territoriale nationale par l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23.
Ces actes, qualifiés de crimes graves, incluent des assassinats, des tortures, des viols ainsi que la spoliation des terres et des biens de l’État congolais, indique le communiqué du ministère de l’Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières.
Le gouvernement a également dénoncé l’installation illégale de centaines de familles rwandaises dans les zones sous occupation, notamment dans le territoire de Masisi, chefferies des Bahunde et Bashali (Mubambiro, Sake, Kilolinwe, Mushaki, Rubaya, Burungu, Kitshanga, Busumba), le territoire de Rutshuru, chefferies de Bwisha et Bwito (Bwiza, Kahe, Bishusha, Bunagana, Jomba), le territoire de Nyiragongo chefferie de Bukumu (Kibumba, Buhumba, Munigi).
Selon Kinshasa, cette occupation s’accompagne d’une spoliation des terres des populations autochtones, témoignant d’un plan d’épuration ethnique en cours.
Un bilan humain alarmant
Entre le 17 et le 27 mars 2025, les violences attribuées aux forces rwandaises et à l’AFC/M23 ont causé 112 cas de tortures corporelles, 73 assassinats et exécutions sommaires, plusieurs disparitions forcées, des viols, ainsi que le recrutement forcé, notamment d’enfants soldats.
Le ministère dénonce également la mise en place d’une administration parallèle dans les zones sous contrôle des assaillants, caractérisée par l’organisation de mariages, la nomination de responsables administratifs illégitimes, la création d’une CADECO parallèle (organisme de gestion financière) dans plusieurs territoires, dont Masisi, Walikale (Nord-Kivu), Bukavu, Nyangezi et les hauts plateaux de Fizi (Sud-Kivu).
Le gouvernement rappelle que ces actes violent plusieurs instruments internationaux, notamment la Charte des Nations Unies, l’Acte constitutif de l’Union Africaine, et la Résolution 2773/2025 du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Face à cette situation préoccupante, Kinshasa assure poursuivre la documentation de ces crimes afin que justice soit rendue. Il exhorte également la communauté internationale à prendre des mesures fermes pour mettre fin à ces exactions qui menacent la souveraineté et la stabilité de la RDC.
Giscard Havril Mane