Face à la dégradation de la situation sécuritaire à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), les ministres des Affaires étrangères de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) se sont réunis ce lundi à Harare. L’objectif : trouver une issue à la crise provoquée par l’offensive du M23, qui contrôle désormais plusieurs localités stratégiques du Nord et du Sud-Kivu, y compris les villes de Goma et Bukavu.
Depuis plusieurs mois, la situation à l’Est de la RDC s’aggrave. Le M23, un groupe armé soutenu par le Rwanda selon Kinshasa, a intensifié ses attaques, forçant des milliers de civils à fuir. Aujourd’hui, l’organisation rebelle contrôle des zones stratégiques, notamment les aéroports de Goma et de Kavumu, limitant l’acheminement de l’aide humanitaire et paralysant le trafic aérien.
Face à ce constat, les chefs d’état-major de la défense de la SADC et de l’EAC ont formulé plusieurs recommandations, parmi lesquelles un dialogue militaire direct avec les parties au conflit pour obtenir un cessez-le-feu immédiat.
« La priorité est d’obtenir un cessez-le-feu inconditionnel et d’arrêter toute expansion territoriale du M23. Cela permettra de rouvrir les aéroports et de sécuriser les corridors humanitaires », a indiqué le rapport.
Pour y parvenir, la réunion a préconisé la mise en place d’un mécanisme conjoint de surveillance sous l’égide de la CIRGL, avec un renforcement des effectifs de la SADC et de l’EAC.
Par ailleurs, une équipe d’experts composée de militaires et de spécialistes civils sera envoyée sur le terrain pour évaluer l’état des infrastructures critiques et la situation humanitaire.
Selon le rapport de la réunion, le défi reste immense. Les troupes de la MONUSCO et de la SAMIDRC, présentes sur place, se heurtent à des restrictions de mouvement, limitant leur capacité d’intervention. De plus, un déficit de confiance entre les protagonistes complique les négociations.
« La seule voie possible est un dialogue direct et immédiat », insistent les chefs d’État à Harare. « L’alternative, c’est une catastrophe humanitaire et une guerre sans fin », ont-ils déclaré.
Pendant ce temps, un nouveau cycle de négociations entre la RDC et le M23 s’ouvre dès ce mardi 18 mars à Luanda, sous la médiation du président angolais João Lourenço, mandaté par l’Union africaine. Ces discussions seront cruciales pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu immédiat et ouvrir la voie à un règlement politique du conflit.
Yvette Ditshima