Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a affirmé ce samedi que le pays faisait face à des « trahisons internes » dans le cadre du conflit opposant les FARDC aux rebelles du M23, soutenus par le Rwanda. Lors d’un échange avec les parlementaires de l’Union sacrée, il a réitéré son engagement à restructurer les forces armées.
« Nous faisons face à des trahisons internes, mais nous allons monter une armée professionnelle et suffisamment prise en charge », a-t-il déclaré, selon les propos rapportés par sa porte-parole.
Ces déclarations interviennent dans un contexte où la situation sécuritaire dans l’Est du pays continue de se détériorer. Depuis plusieurs semaines après de combats, les rebelles du M23 ont pris le contrôle de Goma et Bukavu, les capitales provinciales du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, renforçant ainsi leur emprise sur la région.
Cette sortie du chef de l’État rappelle ses propos tenus en novembre 2024 lors d’une interview accordée à TV5 Monde, où il reconnaissait les faiblesses structurelles de l’armée congolaise. Félix Tshisekedi avait alors admis que l’armée nationale souffrait de graves lacunes organisationnelles et logistiques, tout en insistant sur la nécessité d’une réforme en profondeur pour en faire une force capable de défendre l’intégrité du territoire national.
Depuis le début de la guerre d’agression menée par le Rwanda à travers le M23, Kinshasa n’a cessé d’alerter la communauté internationale sur l’implication directe de Kigali et sur la nécessité d’un soutien militaire accru aux FARDC. Toutefois, en dépit des sanctions ciblées contre certains responsables rwandais et du M23, les avancées des rebelles se sont poursuivies, mettant à mal la souveraineté congolaise.
Alors que la pression militaire s’intensifie, le président Tshisekedi tente de rassurer l’opinion en promettant une refonte de l’armée et une prise en charge efficace des militaires.
Yvette Ditshima