La situation de la liberté de la presse dans l’Est de la République démocratique du Congo s’est considérablement dégradée depuis l’occupation de plusieurs territoires par les rebelles de l’AFC/M23, soutenus par le Rwanda. Lors du dernier Conseil des ministres, le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya a tiré la sonnette d’alarme sur les violations systématiques des droits des journalistes et du droit à l’information dans ces zones sous contrôle ennemi.
« Le climat répressif instauré par cette occupation militaire est marqué par une stratégie délibérée de contrôle de l’information, de désinformation et de manipulation des faits, visant à réduire au silence toute voix indépendante et à empêcher la population de recevoir une information fiable et impartiale », a déclaré le ministre de la Communication.
Dans ce contexte de musèlement, plusieurs cas d’intimidations et d’arrestations de journalistes ont été signalés. Parmi les victimes figure Tuver Wundi, directeur de la station provinciale de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC) à Goma, qui est porté disparu depuis plusieurs jours. Son sort reste incertain, alors que d’autres professionnels des médias dénoncent un climat de peur et de répression généralisé.
Face à cette situation alarmante, le ministère de la Communication et Médias affirme avoir mis en place un mécanisme de documentation des violations subies par les journalistes et les médias. Un rapport consolidé sera présenté au gouvernement, en vue d’engager des actions judiciaires, diplomatiques et médiatiques contre les auteurs de ces atteintes.
Yvette Ditshima