La Nouvelle dynamique de la Société Civile du Sud-Kivu (NDSCI) a dans une interview accordée à Infos.cd ce lundi, exprimé son profond regret face à la décision du président angolais João Lourenço de se retirer du processus de paix de Luanda, qui vise à mettre fin à la crise sécuritaire entre la RDC et le Rwanda.
Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, la présidence angolaise a officialisé son retrait en tant que médiateur dans le conflit opposant les FARDC et les groupes armés au M23, soutenu par le Rwanda.
Selon Jean-Chrysostome Kijana, président de la NDSCI, cette décision risque d’aggraver les tensions et de retarder les efforts de pacification dans l’Est du pays.
« Cette décision du retrait de l’Angola du rôle de médiateur, que ce pays assumait à travers son président Lourenço, va certainement avoir des répercussions sur la suite des événements. C’est un coup dur pour les habitants de l’Est et pour nous, défenseurs des droits de l’homme du Kivu, car nous ne pensons pas que cela annonce quelque chose de positif. Au contraire, cela pourrait ralentir le processus de paix », a-t-il déclaré.
Le retrait de l’Angola survient après l’échec de deux tentatives de dialogue. La première, prévue en décembre 2024 entre la RDC et le Rwanda, n’a pas eu lieu en raison du refus de Kigali d’y participer. La seconde, qui devait réunir la RDC et les représentants du M23 la semaine dernière à Luanda, a échoué notamment à cause des sanctions imposées par l’Union européenne contre certains membres de la rébellion.
Pendant ce temps, sur le terrain, les espoirs d’un désengagement du M23 semblent s’amenuiser. Alors que le mouvement avait annoncé son repositionnement, des sources locales rapportent que les rebelles de l’AFC/M23 sont toujours présents à Walikale-centre ce lundi. Pire encore, des informations font état d’un ravitaillement de leurs positions par l’armée rwandaise, selon des témoins sur place.
Hugo Matadi