Alors qu’un rapport de l’Inspection générale des finances a relevé des irrégularités dans l’affectation du Fonds spécial de réparation et d’indemnisation des victimes des activités armées de l’Ouganda en RDC (FRIVAO), la Première ministre a lancé une mise en garde ce 2 août en direction des présumés detourneurs.
« Il n’y aura donc aucune tolérance en cas de fraude ou de compromission des animateurs, des organismes qu’il vient de désigner dans la gestion des fonds destinés aux victimes », a déclaré ce vendredi 02 août la Première ministre, Judith Suminwa, lors de la commémoration de la journée du génocide congolais pour des gains économiques (Genocost) à Kisangani (Tshopo).
Il y a quelques semaines, un rapport de l’Inspection générale des Finances (IGF) avait révélé de nombreuses irrégularités dans l’affectation du Fonds spécial de réparation et d’indemnisation des victimes des activités armées de l’Ouganda en RDC (FRIVAO).
Ainsi, le ministre d’Etat de la Justice, Constant Mutamba, a-t-il pris des mesures en mettant l’équipe dirigeante du Fonds à la disposition du parquet pour des enquêtes approfondies.
L’examen des chiffres révèle des écarts entre les montants réellement décaissés et les justifications des décaissements opérés.
Le fonds en question proviennent principalement des montants versés par l’Ouganda, suite à sa condamnation par la Cour internationale de justice (CIJ) à payer 325 millions de dollars américains à la RDC pour ses activités belliqueuses, notamment à Kisangani.
Pour le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, déjà près de 120 millions de dollars versés par l’Ouganda sont logés dans les comptes de la Rawbank et ne sont pas détournés. Une nouvelle tranche pourrait être payée d’ici septembre prochain.
Une commission a été mise en place pour vérifier le travail d’identification des victimes et permettre le redémarrage du processus d’indemnisation individuelle, dans le but de garantir une distribution juste des compensations selon les critères établis par la Cour internationale de justice.
Le coordinateur national de FRIVAO, Abbé François Mwarabu Ngalema, a précisé que sur les 14 000 victimes identifiées, seules 4 131 ont été retenues pour le paiement des indemnisations.
Le montant des indemnisations à payer, réparti sur cinq tranches, se divise en 69,2% pour les dommages personnels, 12,3% pour les biens et 18,4% pour les ressources naturelles.
Dominique Malala