L’association Women of Faith a distribué jeudi une aide humanitaire aux personnes déplacées internes victimes du conflit Teke-Yaka dans la province du Maï-Ndombe, installées dans la commune de Maluku, à l’est de Kinshasa. Cette action a été rendue possible grâce au financement de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours.
Chaque ménage bénéficiaire a reçu un kit complet composé notamment d’un sac de riz, de semoule, d’un carton de savon, d’un bidon d’huile, de boîtes de tomates, de sel, de sucre, d’un sac de haricots ainsi que de draps. Une aide attendue par des familles éprouvées depuis 2022 par les violences récurrentes dans la région.
Très touché, le représentant du bourgmestre de Maluku, François Imbi, a salué ce geste tout en plaidant pour l’élargissement de l’aide à d’autres familles non servies.
« Maluku est vaste. Je formule une plaidoirie pour ceux qui n’ont pas bénéficié : que l’association retourne vers son bailleur afin d’envisager une deuxième distribution », a-t-il déclaré.
La coordonnatrice de Women of Faith, Nadine Banze, s’est dite émue en voyant « le sourire revenir sur les visages des mères et pères de famille ». Elle a cependant rappelé les limites rencontrées sur le terrain.

« Les familles sont nombreuses. Faute de moyens, nous n’avons pas pu atteindre tous les sites de déplacés. Nous lançons un appel aux bailleurs pour nous permettre d’organiser une deuxième phase », a-t-elle expliqué, tout en encourageant ceux qui ont reçu à « partager avec les autres ».
Pour Boniface Kalonji, président de branche Maluku de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, cette intervention humanitaire s’inscrit dans la mission spirituelle de l’Église.
« Beaucoup souffrent à travers le monde. Aider son prochain, c’est accomplir l’enseignement de notre maître », a-t-il estimé.
Des bénéficiaires ont exprimé leur gratitude, parfois avec une profonde émotion. C’est le cas d’Abety Esa, sexagénaire ayant perdu ses quatre enfants lors des attaques.

« J’ai tout perdu, mon cœur est meurtri à cause de la disparition de mes quatre enfants. Mais cette aide m’a redonné un peu d’espoir. Je remercie l’association et l’Église », a-t-elle confié en larmes.
Rossy Mwanze, venu du village de Nkana, partage ce sentiment :
« Beaucoup sont morts. Dieu nous a préservés. Cette aide nous réconforte ».
Depuis plus de deux ans, la province du Maï-Ndombe est secouée par le conflit entre Teke et Yaka, marqué par les attaques de la milice Mobondo. La plus récente, survenue dans la nuit du 22 au 23 novembre au village de Nkana, a fait au moins 20 morts, dont 13 civils, et provoqué de nouveaux déplacements massifs. Certains habitants ont même traversé le fleuve pour se réfugier au Congo-Brazzaville.
C’est dans ce contexte de crise persistante que Women of Faith affirme vouloir poursuivre sa mission d’accompagnement des populations vulnérables, en renforçant leur résilience et en répondant aux situations d’urgence.
Yvette Ditshima






