Le député national Willy Bolio a déposé vendredi un mémorandum au quartier général de la Mission d’observation des Nations Unies pour la stabilisation au Congo (MONUSCO) à Kinshasa.
Son memo, adressé au secrétaire général de l’ONU, António Guterres, porte sur la situation sécuritaire dans la province du Maï-Ndombe.
L’élu de Bolobo y dénonce « l’épuration ethnique, actes de génocide » perpétré contre le peuple Teke en RDC.
Selon ses chiffres, plus de 2 000 personnes ont déjà été tuées, outre des milliers des blessés, des déplacés et réfugiés qui « vivent tous dans les conditions inhumaines et déplorables ».
Le territoire de Kwamouth, en province de Maï- Ndombe, connaît des violents affrontements inter-ethniques entre les Téké et les Yaka depuis le mois de juin 2022.
« Le peuple Teke est massacré avec atrocité en RDC, principalement dans les territoires de Kwamouth, Bagata ainsi que dans la Commune de Maluku à Kinshasa, par une milice tribale de la tribu Yaka », informe le député Willy Bolio dans son mémorandum à Guterres.
En marge de la remise dudit mémorandum, l’élu de Bolobo, accompagné d’une délégation de chefs coutumiers Tekes déplacés de Kwamouth, ont eu un entretien en huit clos avec le personnel de la MONUSCO.
Recommandations à António Guterres
Les signataires du mémorandum ont dénoncé le laxisme du gouvernement congolais face à cette situation ainsi que le non-aboutissement des plusieurs tentatives d’être reçus par les autorités du pays.
Dans le mémorandum, ils rejettent « une soit disante équipe de pacification mise en place par le gouvernement que pilote des personnes proches si pas complices des auteurs de ces massacres ».
Ils appellent l’ONU à reconnaître qu’il y a « épuration ethnique de la tribu Teke par une milice tribale Yaka ». Ce qui constitue des actes délibérés de génocide. Et, aussi, l’inefficacité avéré sinon complice du Gouvernement de la République.
Ils recommandent, cependant, l’organisation d’un tribunal spécial sur ces actes d’épuration ethnique ainsi que la mise en place des conditions maximales de paix et de Sécurité en vue d’assurer le retour des déplacés et des réfugiés.
Le mémorandum suggère également la mise en place d’un mécanisme de réconciliation et d’acceptation mutuelle pour « éviter que ce conflit se transmette de générations en générations ».
Djo Kabika