Alors que l’armée rwadaise occupe des pans entiers du territoire national depuis trois ans, jamais elle n’a mené des offensives contre des éléments rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), devenues un véritable fonds de commerce du président rwandais.
Pour justifier l’occupation du territoire congolais, le président rwandais Paul Kagame a toujours avancé, entre autres raisons, le risque sécuritaire que les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), groupe armé constitué, selon lui, d’anciens génocidaires, feraient peser sur la sécurité de son pays. Et au lieu de négocier avec ces Rwandais, le régime de Kigali a toujours voulu que le gouvernement congolais puisse travailler à la neutralisation de cette force négative.
Curieusement, maintenant que l’armée rwandaise et l’AFC/M23 occupent des pans entiers du Nord-Kivu depuis 2021, une invasion couronnée par la prise de Goma, fin janvier et le 14 février, de Bukavu, au Sud-Kivu, elle a totalement ignoré l’existence des FDLR. Et pourtant, ces FDLR, selon les accusations de Kagame, opèrent dans des régions occupées actuellement par le Rwanda. Mais où sont-ils donc passés ?
Voilà une réalité qui vient démontrer que cette histoire des FDLR dont la capacité de nuisance n’est par ailleurs pas significative et qui n’ont jamais attaqué le territoire rwandais (ces rebelles ont d’ailleurs commis plusieurs exactions contre les Congolais) n’est qu’un faux prétexte. Le président congolais, Félix Tshisekedi n’a cessé de mentionner que la guerre est avant tout économique. L’objectif est d’avoir la mainmise sur les richesses du sol du sous-sol congolais. « À côté de cela, c’est ce projet de balkanisation de la RDC qui reste d’actualité. On voudrait diviser la population de l’est, plus particulièrement les Banyamulenge, tutsies congolais, aux autres ethnies », rappelle un analyste connaisseur de la région des Grands lacs.
D’où leur nouvelle petite campagne fabriquée nous disant que le Kivu appartiendrait aux rwandais, les belges se seraient trompés à Berlin! « Si le ridicule pouvait tuer », déclare un expert en histoire, résidente en Belgique.
Paul Kagame évoque aussi souvent la « persécution » des Tutsis congolais pour justifier son soutien au M23. Or, Félix Tshisekedi l’a encore répété plusieurs fois : « Les Banyamulenge sont des Congolais » jouissant de tous leurs droits.
D’ailleurs, cette ethnie est représentée dans les hautes instances du pays. Le cas du ministre des Infrastructures, Alexis Gisaro, du lieutenant-général Pacifique Masunzu, commandant de la 3e zone de défense. « Les Banyamulenge n’ont jamais mandaté Kagame pour plaider leur soi-disant cause. Ils vivent normalement dans un pays qui compte plus de 450 ethnies », explique notre interlocuteur.
Encore un autre faux prétexte de Kagame balayé d’un revers de la main. « Un poison rwandais » que des milliers de ses robots communicants continuent de propager sur les réseaux sociaux.
Infos.cd