De fin 2021, période de leur résurgence, à ce jour, les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise, ont fait de la terreur une stratégie de guerre, multipliant des crimes contre les populations civiles. Retour sur quelques exactions documentées.
Extermination à Katoyi
C’est le plus récent des massacres des occupants. Ce samedi 22 février, une dizaine de jeunes ont été froidement abattus au quartier Katoyi, à Goma, capitale du Nord-Kivu, occupée depuis fin janvier 2025 par l’armée rwandaise et ses supplétifs. Selon des témoignages concordants, ces jeunes s’adonnaient à leur activité sportive quand soudain, ils ont été encerclés par des éléments rebelles. Leurs tueurs justifient ce massacre par le fait que ces jeunes seraient des éléments des FARDC ou Wazalendo ayant refusé de se rendre. Mais aucune arme ou indice n’a pu confirmer cette accusation.
Goma transformé en cimetière
La mort, elle, est banalisée à Goma depuis l’occupation, fin janvier de la rébellion. Une occupation qui causé près de 3000 morts selon les chiffres des Nations unies. Mais pour le gouvernement congolais, on approcherait les 9000 morts. Un véritable carnage dont ont été essentiellement victimes les civils. La rébellion a usé des armes lourdes et des tirs aveugles dans une ville dansement peuplée, alors que l’armée congolaise, pour éviter une boucherie humaine, s’était résolue de ne pas livrer de bataille dans une agglomération de près de 2 millions d’âmes.
Génocide de Kishishe
Les 29 et 30 novembre 2022, dans le village de Kishishe, dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu) les rebelles du M23 ont signé ce que beaucoup d’observateurs ont qualifié, non sans exagération, de génocide. Au moins 170 civils, essentiellement des garçons et des hommes, ont été massacrés par les rebelles du M23. Les chiffres sont des Nations unies, étayés par des témoignages des survivants et la découverte de plusieurs fosses communes. Sous prétexte de traquer les miliciens Maï-Maï et des FDLR, les rebelles n’ont fait aucune distinction et ont résolu d’exécuter par coup de feu ou armes blanches, tous les individus masculins du village à partir de 14 ans.
Les massacrés de Kisigari
Le 10 octobre 2023, c’est plus de 7 civils qui ont été massacrés à dans le groupement Kisigari, en territoire de Rutshuru (Nord-Kivu) par les rebelles. Le prétexte est resté le même : les rebelles ont soupçonné les victimes parmi lesquelles des responsables des villages d’être de connivence avec des jeunes résistants locaux dits « Wazalendo ».
« Depuis l’occupation de la ville de Goma par l’armée rwandaise et ses supplétifs, notre population vit sous une terreur constante », alerte Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement qui énumère des « pillages, actes répétitifs de vandalisme, enlèvement d’enfants, violences sexuelles, enrôlement forcé des jeunes, règlements de compte… ».
Alors que la rébellion continue sa progression dans la partie orientale de la RDC, il y a risque que des exactions contre les civils se poursuivent. Des crimes qui devraient intéresser la Cour pénale internationale (CPI) dont le procureur général, avait annoncé le 14 octobre 2024 la « réactivation » des enquêtes sur les crimes commis au Nord-Kivu depuis janvier 2022.
Infos.cd