Les États-Unis ont mis à prix la tête d’Evariste Ilunga Lumu (alias Beaugar), Mérovée Mutombo, Gérard Kabongo et Jean Kutenelu Badibanga (alias Kutenelu). Ces personnes sont présumées impliquées dans le meurtre des experts de l’ONU Michael J. Sharp et Zaida Maria Catalán, exécutées le 12 mars 2017, près du village de Moyo-Musuila, dans le Kasaï.
Sept ans après ce double meurtre, Washington veut passer à la vitesse supérieure. Selon l’ambassade des États Unis à Kinshasa, qui a annoncé la récompense ce mardi, toute information conduisant à l’arrestation de ces quatre personnes pourrait être rémunérée jusqu’à cinq millions de dollars.
« Soumettez des informations sur ces individus via WhatsApp et vous pourrez être éligible pour une récompense ! », a invité l’ambassade américaine sur son compte X.
Zaida Catalán, de nationalité suédoise, et Michael Sharp, un Américain, ont été exécutés par des « assaillants inconnus ». Les deux faisaient partie d’un groupe d’experts, travaillant sous mandat Conseil de sécurité de l’ONU pour documenter les graves violations des droits humains et d’autres infractions au régime de sanctions de l’ONU dans la province du Kasaï-Central. Leurs corps sans vie ont été retrouvés, deux semaines plus tard, par des Casques bleus, près du village de Bunkonde. Leur interprète congolais, Betu Tshintela, est toujours porté disparu, tout comme les trois chauffeurs de moto qui les accompagnaient : Isaac Kabuayi, Pascal Nzala et Moïse (nom de famille inconnu).
Un procès ouvert en juin 2017 devant un tribunal militaire à Kananga a débouché, le 29 janvier 2022 à la condamnation à mort de 49 accusés, dont un bon nombre par contumace, pour divers chefs d’accusation, notamment de terrorisme, meurtre, et crime de guerre par mutilation. Pour Human Rights Watch, il s’agissait d’un « procès en trompe-l’œil » alors qu’un journaliste congolais, Sosthène Kambidi, a passé trois semaines en détention entre septembre et octobre 2021 pour avoir diffusé une vidéo montrant l’exécution des deux experts de l’ONU.
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