Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), a révélé lors de l’émission Face à Face de Top Congo que le président de la République a encouragé les prêtres à élargir leurs consultations aux chefs d’État de la sous-région, dans le cadre de leur initiative pour un pacte social consensuel.
« Le président nous a écoutés attentivement, il a posé des questions de compréhension et nous nous sommes expliqués. Il a dit que c’était une initiative très louable. Il nous a encouragés à aller voir des présidents de la sous-région en donnant deux semaines pour faire le tour et lui revenir avec une feuille de route. Il est d’accord avec nous », a déclaré Mgr Nshole.
La délégation de la Cenco et de l’ECC a rencontré ce mardi à Nairobi, le président Kenyan William Ruto, qui assure la présidence de la Comité des États de l’Afrique de l’est (EAC). Quelques jours auparavant, la même délégation était reçue à Kigali par Paul Kagame.
Les deux confessions religieuses sont porteuses d’une initiative de Forum entre les différentes parties pour ramener la paix dans l’est du pays, alors que les rebelles du M23 contrôlent désormais deux principales ville de la région, Goma et Bukavu, respectivement chef-lieu du Nord-Kivu et chef-lieu du Sud-Kivu.
Selon Nshole, le chef de l’État Tshisekedi également insisté sur la nécessité d’associer, dans cette démarche, d’autres confessions religieuses.
L’initiative des prêtres a déjà suscité des réactions contrastées. A l’Union sacrée de la nation, plateforme de soutien à Félix Tshisekedi, l’on desavoue ses initiateurs.
Parallèlement, des échanges ont eu lieu séparément avec des figures de l’opposition, notamment Martin Fayulu, Moïse Katumbi, ainsi que des membres de la famille politique de Joseph Kabila, lors de discussions tenues à Kinshasa et Bruxelles.
Si certains estiment que cette démarche pourrait favoriser la décrispation politique et une médiation régionale, d’autres s’inquiètent du risque de légitimer des acteurs jugés controversés, alors que la RDC lutte pour construire une position diplomatique forte face aux agressions extérieures.
Avec cette feuille de route à concrétiser dans un délai de deux semaines, les prêtres devront jongler entre les tensions internes et les rapports de force diplomatiques pour poser les bases d’un dialogue régional.
Yvette Ditshima