Aucun massacre de grande ampleur n’a eu lieu à Moba, dans la province du Tanganyika, ont affirmé lundi les Forces armées de la République démocratique du Congo FARDC, démentant ainsi les chiffres alarmants annoncés par le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, qui avait évoqué 318 civils tués dans la nuit du 14 au 15 juin.
Dans une déclaration lue à la télévision nationale, le porte-parole des FARDC, le général Sylvain Ekenge, a qualifié cette information de « fausse, non vérifiée et dénuée de tout fondement ».
« Il n’y a eu aucun massacre dans la nuit du 14 au 15 juin. L’information faisant état d’un prétendu massacre de 318 personnes dan le territoire de Moba est fausse », a-t-il affirmé, tout en appelant l’opinion nationale et internationale à ne pas céder à la manipulation.
Sans citer nommément le président de l’Assemblée nationale, l’armée a dénoncé une récupération politique des faits à des fins « politiciennes et propagandistes », estimant qu’il s’agit d’une tentative de saper la crédibilité des institutions à un moment critique sur le plan sécuritaire.
« La situation à Moba est sous contrôle, malgré quelques poches d’insécurité entretenues par des milices locales », a souligné le général Ekenge. Il a reconnu des violences sporadiques dans la chefferie de Kansabala, où une dizaine de morts ont été enregistrés depuis le début de l’année, mais aucun fait récent ne corrobore un massacre massif.
Selon l’armée, ces tensions sont gérées « avec sang-froid et professionnalisme » par les autorités locales, sous la supervision du gouverneur de province.
Dans une mise au point publiée le même jour, l’Assemblée nationale a reconnu une erreur dans le chiffre annoncé. Selon le rapporteur de la chambre basse, le président Kamerhe avait été induit en erreur par un rapport erroné fourni par le caucus des députés du Tanganyika.
« Le nombre de victimes communiqué au président de l’Assemblée nationale était inexact et ne reflète pas la réalité », peut-on lire dans le communiqué officiel.
Les territoires de Moba et Kalemie restent confrontés à des attaques périodiques de groupes Maï-Maï, bien que les autorités locales assurent que des efforts de stabilisation sont en cours.
L’armée a, par ailleurs, invité les médias, les leaders d’opinion et les responsables politiques à faire preuve de responsabilité dans la diffusion d’informations sensibles, particulièrement en cette période de grande fragilité sécuritaire.
Michel Onashoto