Au moins 20 civils ont été tués entre le 1er et le 15 avril dernier dans les zones de Goma et Nyiragongo, selon une note du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA). Ce bilan alarmant témoigne de la dégradation continue de la situation sécuritaire dans cette partie du Nord-Kivu, marquée par les combats, la criminalité urbaine et la présence persistante du M23, soutenu par le Rwanda.
Le 4 avril, onze corps ont été retrouvés dans des conditions non élucidées à Kabale-Katambi. À Goma, neuf autres personnes ont été tuées dans des actes criminels. À Munigi (territoire de Nyiragongo), des hommes armés ont attaqué un centre collectif de déplacés, enlevant sept personnes et tuant l’une d’elles. Le site abrite actuellement 1 150 déplacés.
Les affrontements du 9 avril à Mutaho, Mujoga et Karungu se sont propagés vers Goma, où plusieurs décès de civils sont signalés, sans bilan officiel à ce jour.
Une enquête du Cluster CCCM menée auprès de plus de 10 000 déplacés sur 53 sites met en évidence deux obstacles majeurs à leur retour : l’insécurité persistante et l’occupation illégale de leurs terres et habitations, risquant d’engendrer des conflits fonciers.
Dans Goma et ses environs, l’insécurité quotidienne s’intensifie : braquages, cambriolages, tirs nocturnes et incursions armées rythment la vie des habitants, démunis face à l’absence d’une réponse sécuritaire efficace.
Pendant ce temps, les rebelles du M23 renvoient la responsabilité des violences aux autorités congolaises, accusant des éléments FARDC et Wazalendo d’opérer clandestinement dans les zones qu’ils contrôlent. Au milieu de ces accusations croisées, les civils restent les premières victimes d’un conflit qui s’éternise.
Giscard Havril Mane