Plus d’un millier de ménages déplacés internes, installés dans l’ancien enclos de la prison centrale de Masisi dans la province du Nord-Kivu, font face à d’énormes difficultés humanitaires, ont alerté plusieurs témoins ce mercredi.
Ces personnes, fuyant les violences armées dans la région, vivent sans accès à l’eau potable en cette période de sécheresse. La nourriture, les soins de santé, les articles de première nécessité ainsi que les installations sanitaires font cruellement défaut. Les conditions d’hébergement sont alarmantes, exposant les déplacés à diverses maladies, notamment les affections diarrhéiques.
« Nous faisons face à de multiples problèmes depuis notre arrivée ici. Les toilettes sont pleines, nous sommes contraints de faire nos besoins dans la brousse. Nous craignons qu’une épidémie de choléra éclate sur le site », témoigne un déplacé.
La situation est aggravée par la pénurie d’eau potable. Le seul robinet encore en service ne fonctionne plus régulièrement, forçant les familles à parcourir de longues distances pour s’approvisionner.
Traités comme des intrus
« Pour puiser de l’eau, nous devons marcher dans les rues. Souvent, on nous rejette et certains habitants nous traitent comme des mendiants, voire nous chassent », déplore un autre déplacé.
Le site, déjà saturé, continue d’accueillir chaque jour de nouveaux arrivants en provenance de villages voisins comme Muhondo, Kilambo, Mahanga, Shoa, entre autres, où la situation sécuritaire reste très instable.
Hugo Matadi