Trois mois après l’occupation de Bunagana par les rebelles du M23, le député national Josué Mufula [Photo] a, à la faveur d’un entretien avec INFOS.CD, avancé trois « conditions » à remplir pour permettre aux FARDC de reprendre le contrôle de cette cité frontalière avec l’Ouganda.
Sa première condition insiste sur l’application de la loi de Programmation militaire (LPM 2022-2025). Cela permettra de « doter d’assez des moyens les FARDC pour sa montée en puissance ».
La deuxième condition est relative à sa proposition de loi modifiant et complétant la loi organique portant organisation et fonctionnement des FARDC.
« Il faut absolument revenir sur une seule chaîne de commandement qui combine à la fois la mise en condition ainsi que la mise en œuvre. Et ce, pour l’efficience, la scélérité et l’éfficacité de nos Forces armées. Tout le monde sait que cela est une nécessité mais le Bureau de l’Assemblée nationale continue à bloquer cette loi dans ses tiroirs pour des raisons incompréhensibles », a martelé Josué Mufula au cours de cette interview.
La troisième condition pour récupérer Bunagana met l’accent sur « la collaboration réelle entre les populations et les FARDC, en évitant la prédation et l’affairisme militaire ».
Josué Mufula, qui a foi en la capacité des FARDC à reprendre Bunagana, déplore cependant « l’esprit pétage qui a plongé tout le monde dans un sommeil dogmatique pour passer du temps dans des discussions oiseuses jusqu’à oublier qu’une partie de notre territoire est occupée par des imposteurs ».
« Cette résignation est déplorable. On dirait un aveu d’impuissance de la part des autorités militaires en province et du gouvernement national de Kinshasa », a dénoncé l’élu de Goma.
Il a ainsi insisté sur la nécéssité de l’éveil de la conscience collective du peuple congolais et de son engagement citoyen pour défendre à tout prix la patrie en danger.
La cité de Bunagana est sous occupation des rebelles du M23 depuis le 13 juin dernier.
Ce mouvement rebelle y a installé une administration parallèle et fait payer des taxes mensuelles à quelques habitants qui y sont restés.
Fidèle Kitsa