Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a présenté lundi à Genève les conclusions préliminaires de sa mission d’établissement des faits sur les violations des droits humains et les crimes de guerre perpétrés dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo.
Selon le Haut-Commissaire Volker Türk, toutes les parties impliquées dans le conflit y compris la rébellion du M23/AFC soutenue par le Rwanda, les Forces armées de la RDC (FARDC) et les milices Wazalendo sont accusées d’avoir commis de graves exactions.
« Les enquêtes et analyses démontrent une apparente absence totale de considération pour la protection des civils pendant et après les opérations militaires », a déclaré Volker Türk. Il a notamment accusé le M23 d’avoir utilisé des armes lourdes lors de son offensive sur Goma en janvier, frappant des zones densément peuplées et des camps de déplacés internes.
Le rapport fait également état d’exécutions sommaires, de cas de torture, de travaux forcés, de répression et d’abus systématiques commis par le M23. Ces actes pourraient, selon le Haut-Commissaire, être qualifiés de crimes de guerre.
La mission d’enquête a également recueilli des témoignages sur des exécutions extrajudiciaires présumées attribuées aux FARDC et aux groupes armés Wazalendo, en violation du droit international humanitaire.
Un autre volet du rapport souligne que plus de 40 % des survivants des violences sexuelles et basées sur le genre sont des enfants. L’UNICEF signale qu’au pic du conflit, un enfant était violé toutes les 30 minutes dans la région.
Face à l’ampleur des violations, Volker Türk a lancé un appel pressant à toutes les parties pour un cessez-le-feu immédiat, la reprise des négociations de paix et le strict respect du droit international humanitaire et des droits de l’homme.
Ce rapport sera présenté devant l’Assemblée générale des Nations Unies dans les prochains jours.
Dieumerci Diaka