Le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies a passé en revue, au cours de sa session de jeudi 28 septembre, la situation concernant la République démocratique du Congo. Dans son intervention, le Représentant de la Fédération de Russie, Dmitry A. Polyanskiy a noté que la situation dans l’Est de la RDC reste « extrêmement difficile ». Il a condamné les activités des groupes armés illégaux opérant sur le territoire congolais et les a appelés à déposer les armes.
Il s’est dit « extrêmement préoccupé par la dégradation continue de la situation humanitaire, avant de noter le rôle important des Nations Unies dans la réponse apportée », rapporte la Déclaration présidentielle ayant sanctionné cette session.
Dmitry A. Polyanskiy a salué les efforts déployés par les dirigeants régionaux dans le cadre des processus de Nairobi et de Luanda. Pour la Fédération de Russie, la tâche prioritaire consiste à parvenir à une cessation des hostilités et à créer les conditions d’un dialogue global et inclusif. Son représentant a jugé impossible de parvenir à une normalisation à long terme uniquement par des moyens militaires.
Le Représentant de la Russie a « appelé à surmonter les tensions entre Kinshasa et Kigali ». Ce, avant de se dire « convaincu que la présence de la MONUSCO dans la zone de conflit reste un facteur de stabilisation ». Il a souligné l’importance d’une coordination accrue entre les forces congolaises et la MONUSCO, avant de dire son inquiétude devant les manifestations contre la présence des Casques bleus. Enfin, s’agissant du mandat de la Mission, il a jugé essentiel de prendre en compte l’avis du Gouvernement congolais ainsi que la situation sur le terrain.
Plaidoyer de la RDC
Au cours de cette réunion, le ministre des Affaires étrangères de la RDC, Christophe Lutundula, a plaidé pour le retrait accéléré de la Monusco.
Il a en outre confirmé le contenu de sa lettre adressée le 1er septembre au président du Conseil, invitant cet organe à s’y pencher en profondeur, avec la plus grande lucidité et objectivité, dans un esprit constructif.
Le Vice-Premier ministre a aussi rappelé qu’en décembre dernier, il avait alerté sur le fait que de multiples exactions perpétrées par les groupes armés terroristes continuaient et s’amplifiaient dans l’est du pays, en dépit de la présence au Congo d’environ 16 000 hommes des troupes de l’ONU pendant 25 ans et des milliards de dollars dépensés pour y restaurer la sécurité et la paix.
Christophe Lutundula Apala Pen’apala a rappelé qu’il avait également alerté sur les vives tensions qui envenimaient les relations entre la MONUSCO et les populations congolaises, en particulier celles des territoires ravagés par ces groupes armés, qui ne cessent jusqu’à ce jour de reprocher à la Mission « sa passivité et son incapacité avérées » à les protéger et à aider à mettre fin à l’insécurité quasi permanente dont elles sont victimes.
Le mandat de la Monusco court jusqu’au 20 décembre. A cette date, le Conseil de sécurité décidera de l’avenir de sa mission de paix au Congo.
La rédaction