Le procès du prophète Joseph Mukungubila, poursuivi notamment pour tentative de coup d’État, organisé fin décembre 2013, se poursuit ce mardi en appel devant la Cour militaire de Kinshasa-Gombe.
L’audience de ce mardi, qui va se tenir à la prison militaire de Ndolo, est consacrée à la réponse des juges à la demande de liberté provisoire formulée par la défense.
En effet, les avocats de la défense ont, pour des raisons de santé, sollicité la liberté provisoire pour 13 des 18 prévenus détenus à la prison de Ndolo.
« La situation de santé [de ces 13 détenus] se dégradait au jour le jour. Il y avait nécessité impérieuse de pouvoir solliciter, avant tout débat de fond, leur liberté provisoire. Non pour aller prendre de l’air mais pour se faire soigner utilement », a expliqué Me Elie Luketa, avocat de la défense, sur les ondes de Top Congo.
Et d’enchaîner :
« Il y a parmi ces treize, un jeune monsieur qui se voit devenir aveugle à ce jour. Il y a des vieux papa de plus de 70 ans qui croupissent avec des problèmes de santé cardiaque et bien d’autres ».
Urgence de santé oblige, Me Elie Luketa a soutenu que « attendre la décision définitive, qui pourra intervenir je ne sais quand, ça serait mettre leur vie en péril ».
« Demain sauf imprévu, nous pensons que les juges vont dire le bon droit pour permettre à ces prévenus d’être en bonne et due forme », a-t-il souhaité.
Paul-Joseph Mukungubila et ses hommes, selon la version des faits des autorités congolaises, ont mené des attaques le 30 décembre 2013 simultanément à Kinshasa, Lubumbashi, Kolwezi et Kindu.
Ce jour-là, plusieurs lieux stratégiques de Kinshasa, dont la télévision nationale, l’aéroport de N’Djili et le Camp Tshatshi, ont été attaqués par des assaillants qui seraient sous la coupe de ce candidat malheureux à la présidentielle de 2006.
Ces attaques, considérées comme une tentative de coup d’État, n’ont pas abouti au renversement des institutions.
Le bilan officiel avait fait état de 95 assaillants, qualifiés de « terroristes » et 8 éléments des forces armées tués lors des affrontements.
Des ONG de défense des droits de l’homme ont avancé un bilan de plus de 300 morts.
A la suite de ces événements, un procès a été ouvert en 2015. A son issue, Paul-Joseph Mukungubila, qui vit depuis en exil en Afrique du Sud, a été jugé et condamné par contumace.
Alors que ce leader politico-religieux a toujours réfuté la thèse d’une tentative de coup d’État orchestrée par sa personne.
Interrogé par INFOS.CD sur l’implication de Mukungubila à une telle aventure, son chargé de communication, Charlie Mingiedi, a vigoureusement répondu :
« C’est du mensonge ».
Et d’ajouter :
« Ce sont les sbires de Kabila qui ont attaqué le prophète (Mukungubila) et les siens dans sa résidence de Lubumbashi le lundi 30 décembre 2013 ».
Pour lui, c’est un « coup monté » contre Mukungubila.
Pourquoi est-il alors en exil? « Parce qu’il a été attaqué dans sa résidence par la Garde républicaine », a-t-il réagi.
Laurent Omba