Le gouvernement congolais a réagi au récent rapport des experts de l’ONU qui confirme l’implication de l’armée rwandaise, mais aussi des services de sécurité de l’Ouganda, dans la guerre au Nord-Kivu.
Kinshasa exige des sanctions politiques, économiques et judiciaire « sévères » à l’encontre du Rwanda et de ses dirigeants. Mais, curieusement, ne fait pas allusion à l’Ouganda.
Selon ce rapport, le Rwanda utilise près de 4.000 militaires sous l’étiquette du M23, parmi lesquels des enfants mineurs et des personnes recrutées notamment de force dans les localités sous occupation et dans les camps de réfugiés au Rwanda et en Ouganda.
« Par ailleurs, les experts mettent aussi en évidence le pillage des ressources minières et forestières occasionné par cette instabilité qui profite principalement au Rwanda. Ce rapport vient ainsi confirmer le point de vue de la République Démocratique du Congo sur les raisons économiques de cette guerre d’agression qui a fait plusieurs morts et des millions des déplacés, condamnés à vivre dans des conditions infrahumaines », a regretté le gouvernement congolais.
Face à cette situation inquiétante, Kinshasa dit prendre acte des informations faisant état des cas de rapprochement circonstanciel, à des niveaux non politiques ni stratégiques, des certains agents publics avec des groupements non étatiques sous sanctions des Nations Unies, et qui endeuillent principalement des populations congolaises. Il se félicite de ce que les Experts reconnaissent l’existence des directives et sanctions prises par les autorités Congolaises pour décourager ce genre d’incidents, et reste engagé à exploiter ces informations, en vue d’en dégager d’éventuelles responsabilités.
L’insécurité dans la partie Est de la République démocratique du Congo s’est de nouveau accentuée depuis le début du mois de mai. La rébellion du M23 contrôle près d’une centaine de villages dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo, Masisi et depuis fin juin elle a conquis quelques agglomérations du territoire de Lubero. Dans toutes ces entités, les rebelles ont instauré une nouvelle administration avec des dirigeants de leur obédience.
Yvette Ditshima