À Baraka, dans le sud de la province du Sud-Kivu, la situation humanitaire devient critique en raison de l’isolement prolongé de la ville de Bukavu, chef-lieu de la province. Les ruptures d’approvisionnement, causées par l’instabilité sécuritaire sur les grands axes routiers, affectent durement les structures de santé et les marchés locaux.
« Les ruptures de stock deviennent fréquentes, et les patients sont parfois contraints d’acheter eux-mêmes les produits de base à des prix exorbitants », alerte un acteur de la société civile. Les hôpitaux de Baraka manquent de médicaments essentiels, tandis que les denrées alimentaires et produits de première nécessité deviennent inaccessibles à de nombreux ménages.
Face à l’impossibilité de ravitailler depuis Bukavu, les petits commerçants se tournent vers le Burundi et la Tanzanie. Mais cette alternative, bien que vitale, entraîne une flambée des prix sur les marchés. « Le coût de la vie devient insupportable pour la majorité des ménages », déplorent plusieurs habitants de Baraka.
Les organisations locales de la société civile tirent la sonnette d’alarme. Sans un rétablissement rapide des circuits logistiques, la région risque de basculer dans une crise humanitaire plus profonde. Pour l’heure, aucune réponse concrète n’a été formulée par les autorités provinciales, alors que la situation sécuritaire reste instable dans plusieurs zones du Sud-Kivu, compliquant toute intervention d’urgence.
Hugo Matadi