Le président congolais ne s’en cache pas. La rébellion du M23 soutenue par le Rwanda va être neutralisée non pas par l’armée congolaise, mais par la force régionale des États d’Afrique de l’Est (EAC) en cours de déploiement.
» Je pense que dans les jours à venir avec le déploiement de la force régionale, nous obtiendrons le départ du M23 « , a déclaré Félix-Antoine Tshisekedi lors d’un entretien avec la chaîne britannique BBC ce week-end.
Le mois dernier, le secrétaire général des Nations-Unies, Antony Guterres, avait clairement reconnu que le M23 avait une capacité militaire très élevée par rapport aux forces onusiennes qui, souvent, aident sur le plan logistique l’armée congolaise.
Depuis quatre jours, les affrontements entre l’armée congolaise et le M23 ont repris dans certaines localités du territoire de Rutshuru. Dimanche, des sources concordantes ont fait état de la prise par les rebelles du village Ntamugenga proche de la grande route menant à Goma.
Dans le cadre de la force régionale, le contingent kényan qui est censé se déployer dans des zones occupés par le M23 n’est pas encore signalé. Seul le contingent burundais est depuis plus d’un mois au Sud-Kivu. L’armée ougandaise, présente dans le sol congolais depuis novembre dernier pour traquer les terroristes d’ADF n’a pas encore changé officiellement de mission.
Le déploiement de cette force régionale est aussi ralenti par les moyens de financement. Chaque pays devrait prendre en charge son contingent, mais aussi compter sur un appui international qui traîne malgré des demandes.
Le déploiement de la force régionale a été décidé depuis avril dernier par les chefs d’État de la région. Son objectif est de « démilitariser » la partie orientale du pays.
Accusé de soutenir le M23, le Rwanda sera le seul pays de la région à ne pas faire partie de cette force.
Socrate Nsimba