Dans un rapport publié ce mercredi, l’ONG Human Rights Watch (HRW) accuse les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, d’avoir déporté plus de 1 500 personnes depuis l’Est de la RDC vers le Rwanda. Ces actions, selon HRW, constituent une violation grave des Conventions de Genève de 1949.
L’organisation appelle le gouvernement rwandais et le M23 à mettre fin immédiatement à ces transferts forcés de citoyens congolais et de réfugiés rwandais, qualifiés de crimes de guerre par le droit international humanitaire.
Le rapport revient notamment sur les événements de février, peu après la prise de Goma, lorsque les rebelles du M23 ont ordonné l’évacuation de plusieurs centaines de milliers de personnes déplacées vivant dans des camps autour de la ville. La plupart de ces camps ont été démantelés, forçant les populations à fuir à nouveau.
En mai, poursuit le rapport, le M23 aurait regroupé des déplacés pour les transférer vers Goma, où nombre d’entre eux auraient ensuite été illégalement déportés au Rwanda — parfois avec l’assistance du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), selon les informations recueillies par HRW.
« Le transfert forcé de civils vers le Rwanda, qu’il s’agisse de citoyens congolais ou de réfugiés rwandais, est un crime de guerre en vertu des Conventions de Genève », déclare Clémentine de Montjoye, chercheuse senior pour la division Afrique de Human Rights Watch. Elle ajoute :
« En raison du contrôle qu’il exerce sur le M23 dans l’Est de la RDC, le Rwanda est, en fin de compte, responsable des nombreux abus commis par ce groupe armé. »
Toujours selon l’ONG, la majorité des personnes déportées proviennent de Karenga, une localité du territoire de Masisi considérée comme un bastion des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé à majorité hutu dont certains dirigeants ont participé au génocide de 1994 au Rwanda.
Dieumerci Diaka