Après la messe à l’aéroport de Ndolo, le Pape François a échangé ce mercredi avec les survivants des violences armées dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Il s’agit particulièrement des victimes venues de Butembo-Beni, Goma, Bunia, Bukavu et Uvira, dans les provinces du Sud-Kivu, du Nord-Kivu et de l’Ituri en proie à l’activisme des groupes armés.
À travers des témoignages poignants, ces victimes ont fait part au souverain pontife des atrocités dont ils ont été victimes.
Parmi elles, un garçon de 16 ans, venu de Beni qui a vu son père et son grand-frère être tués devant lui.
Il a déclaré que le corps de son père a été découpé. Sa mère disparue, n’a plus fait signe de vie. Il est resté seul avec ses deux petites sœurs.
Il y avait aussi une dame retenue comme esclave sexuelle pendant 19 mois dans le territoire de Walikale (Nord-Kivu).
« Un jour, nous allions puiser de l’eau à la rivière. C’était à Musenge en 2020. En route, nous avions rencontré des rebelles. Ils nous ont emmenées dans la forêt. Leur commandant m’a désirée. Je suis restée pratiquement comme sa femme. Il me violait plusieurs fois par jour, comme il voulait, pendant plusieurs heures. Cela a duré 19 mois. J’ai eu, avec une de mes amies, la chance de m’échapper », a témoigné celle qui s’est retrouvée enceinte des jumelles.
« Elles ne connaîtront jamais leur père », ajoute-t-elle.
Tour à tour, ces victimes ont demandé au Pape François de s’impliquer pour rien d’autre que la paix dans l’Est du pays, miné par une centaine de groupes armés locaux et étrangers.
Contrairement à son programme reporté de juillet 2022, le pape François ne se rendra plus à Goma, au Nord-Kivu. Une délégation de plus de cinquante personnes dont ces survivants des atrocités des groupes armés a été invitée spécialement à Kinshasa.
DM