Coordonnateur des recherches sur la violence au Congo pour l’Institut Ebuteli, Pierre Boisselet estime que la guerre dans le Nord-Kivu peut provoquer des tensions à caractère ethnique.
Intervenant sur RFI, ce chercheur pense que depuis la résurgence du M23 en novembre 2021, il y a eu plusieurs exactions qui semblent avoir visé des communautés spécifiques du Nord-Kivu.
Parmi les communautés qui se sentent menacées par le M23, il cite les Nande.
« Ce qu’il faut peut-être rappeler, c’est qu’il y a eu un massacre important à Kishishe à la fin du mois de novembre 2022 [le 29 novembre] qui a été perpétré par le M23. Plusieurs dizaines de civils ont été tués à cette occasion et il y avait des membres de la communauté Nande parmi les victimes, ainsi que des membres des communautés hutue et hundée notamment », a-t-il souligné.
Pour lui, tout n’est pas clair sur ce massacre, mais ce qu’il semblerait, c’est que des miliciens issus de ces différentes communautés avaient combattu le M23 dans cette zone les jours précédents.
« Et donc, vraisemblablement, ce qui s’est passé, c’est que le M23 a exercé des représailles contre les civils de ces communautés au cours de ces massacres».
Depuis l’année dernière, le M23 occupe plusieurs localités dans le territoire de Rutshuru dans le Nord-Kivu. C’est à peine qu’il commence à libérer certaines localités sous la pression de la communauté internationale.
DM