Face à la recrudescence des affrontements entre les FARDC et les rebelles du M23/AFC dans le territoire de Lubero, le mouvement citoyen lutte pour le changement LUCHA a publié un communiqué ce jeudi, dénonçant la mauvaise gestion des opérations militaires sur le front.
Les combats, qui durent depuis plus de dix jours, ont initialement été marqués par des victoires des FARDC, notamment à Luofu et Mathembe. Ces succès, selon la LUCHA, avaient ravivé l’espoir d’une éventuelle victoire sur le M23. Cependant, cette dynamique a été inversée, et les forces loyalistes se retrouvent désormais sur la défensive, cédant des portions importantes de territoire.
« Cette situation suscite un certain questionnement de notre part: Qu’est-ce qui a été à la base de quelques victoires enregistrées dernièrement ? Qu’est-ce qui est, à ces jours, à l’origine des nouveaux échecs de nos forces de défense dont les FARDC sensées être supérieures tant en nombre qu’en logistique ? Jusques à quand nos forces de défense seront-elles contraintes à faire des replis dits ‘’stratégiques’’ ; sont-elles réellement faibles ou y a-t-il mauvais commandement sur le terrain des opérations ou à Kinshasa », questionne LUCHA.
Selon des données recueillies, ce revirement serait moins lié à la faiblesse des militaires qu’à une mauvaise gestion des opérations par le Général Chico Tshitambwe, en charge du commandement sur ce front.
Le communiqué affirme que le Général Tshitambwe aurait transformé le conflit en une source de financement personnel. Plutôt que de coordonner efficacement les opérations, il aurait entrepris des activités économiques lucratives en partenariat avec des opérateurs locaux, notamment dans les secteurs du cacao, café et quinquina.
De plus, il est reproché au Général d’ordonner des arrestations arbitraires, y compris celles de civils échappant aux combats, assimilés à des collaborateurs du M23. Ces actions auraient provoqué des manifestations violentes à Lubero et Butembo, où une femme, Kavira Maombi Christelle, aurait été abattue par un militaire loyaliste le 7 décembre.
Face à cette situation préoccupante, la LUCHA formule plusieurs exigences notamment le remplacement immédiat du Général Chico Tshitambwe du commandement des opérations militaires sur le front Nord, l’ouverture d’une enquête par la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu sur la mort de Christelle Kavira et les arrestations arbitraires, l’amélioration des conditions de vie des militaires engagés au front pour garantir leur efficacité et leur dévouement ainsi que l’appel au gouvernement à s’abstenir de toute manœuvre politique, notamment l’abandon des projets liés à la modification de la Constitution.
La LUCHA exhorte la population du Nord-Kivu, et plus particulièrement celle de Butembo, à rester mobiliser pour d’une part soutenir les forces de défense réellement engagées à barrer la route à cette rébellion du M23 et d’autre part participer « activement » à l’imposition de la paix dans la région orientale de notre pays.
Le mouvement demande également à la communauté internationale de prendre des mesures de pression contre le Rwanda, accusé de soutenir les rebelles du M23. Il rappelle que la défense de l’intégrité territoriale de la RDC est une priorité nationale et appelle les autorités congolaises à redoubler d’efforts pour garantir la sécurité des civils tout neutralisant la rébellion.
Yvette Ditshima