L’Afrique du Sud a envoyé mardi des troupes et du matériel militaire supplémentaires en République démocratique du Congo, après la mort de 14 de ses soldats lors de combats contre les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.
Selon des sources diplomatiques et politiques, 700 à 800 soldats sud-africains auraient été transportés par avion à Lubumbashi, dans le sud du pays, accompagné de médicaments, de munitions et d’autres équipements. Des vols militaires ont été identifiés entre Pretoria et Lubumbashi entre le 30 janvier et le 7 février.
Actuellement, environ 3 000 soldats sud-africains sont engagés en RDC, dans le cadre d’une mission de maintien de la paix de l’ONU et d’une force régionale de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe) soutenant l’armée congolaise contre l’insurrection du M23.
Avec l’aéroport de Goma sous contrôle des rebelles, les troupes sud-africaines basées dans la ville se retrouvent isolées et privées de réapprovisionnement. Le renforcement militaire vise à prévenir de nouvelles pertes et à renforcer la pression dans les négociations en cours pour un cessez-le-feu.
L’implication de l’Afrique du Sud dans le conflit en RDC suscite des critiques internes. Certains responsables politiques dénoncent un manque de ressources et une absence de stratégie claire.
« Ce n’est pas notre guerre », a déclaré Kobus Marais, ancien ministre fantôme de la Défense, soulignant le risque pour des soldats mal équipés et encerclés.
La situation dans l’Est de la RDC fait craindre un conflit régional élargi, alors que l’Ouganda et le Burundi renforcent également leurs positions militaires dans la zone.
Le Rwanda, accusé par l’ONU de soutenir le M23 avec 4 000 soldats déployés en RDC, rejette ces allégations. Pendant ce temps, les dirigeants africains appellent à des négociations pour éviter une guerre à grande échelle dans cette région historiquement marquée par des conflits meurtriers.
Yvette Ditshima