Lors d’un entretien sur le journal Afrique de TV5 lundi, l’analyste Reagan Miviri, du centre de recherche Ebuteli, est revenu sur le rôle controversé des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) dans le conflit qui secoue la région des Grands Lacs.
Selon lui, les FDLR, bien que souvent invoquées dans les discours officiels rwandais, ne représentent pas une véritable menace pour le territoire rwandais, mais ont été historiquement une source de problèmes sécuritaires pour la République démocratique du Congo (RDC).
« Les FDLR sont et ont été très longtemps une menace pour la RDC, ils ont déjà été impliqués dans de nombreux incidents ayant coûté la vie à des civils congolais. Mais, si l’on doit compter les incidents dans lesquels ils ont été impliqués côté rwandais, ils sont très minimes, notamment au plan militaire », a affirmé Reagan Miviri.
Il a souligné que les tensions autour des FDLR sont davantage une question mémorielle et idéologique pour le Rwanda, rattachée à l’histoire du génocide de 1994, mais que cela ne justifie pas, selon lui, l’invasion de la RDC par des forces rwandaises via leur soutien présumé au groupe rebelle M23.
En analysant la situation actuelle dans l’Est de la RDC, Reagan Miviri a mis en évidence le recours quasi systématique à des solutions militaires. Il estime qu’il serait difficile d’engager un dialogue diplomatique entre les parties tant qu’une pression significative, notamment internationale, ne s’exerce sur les acteurs impliqués.
Pendant ce temps, l’armée congolaise a annoncé, par la voix du lieutenant-colonel Guillaume Ndjike, des progrès importants dans les combats contre les rebelles, notamment dans le cadre des opérations Sokola 1 Grand Nord, renforçant ainsi les positions loyalistes sur plusieurs fronts.
La situation sécuritaire dans l’Est reste critique, aggravée par des déplacements massifs de populations et une instabilité chronique alimentée par divers groupes armés.
Giscard Havril Mane