Il aura fallu que la sécurité du Chef de l’État soit mise en danger pour que les autorités se rendent compte qu’il y a un sérieux problème à la Régie des Voies Aériennes (RVA). La goutte qui a fait déborder le vase reste cette coupure d’électricité pendant l’atterrissage de l’avion présidentiel. Pourtant, tout le monde connaît les dysfonctionnements criants de nos aéroports depuis des années.
Dénoncer ne signifie pas accuser ; mais se taire, c’est devenir complice.
Pourquoi enlève-t-on ses chaussures au contrôle de sécurité ?
J’ai moi-même vécu cette expérience humiliante à l’aéroport de N’djili : on m’a demandé d’ôter mes chaussures pour les passer au scanner. J’étais choqué et indigné.
Beaucoup de voyageurs ignorent l’origine de cette pratique. Elle remonte à 2001, lorsque Richard Reid, dit « le terroriste à la chaussure », tenta de faire exploser un vol Paris–Miami avec des explosifs dissimulés dans ses chaussures. Depuis, certains aéroports imposent encore ce contrôle.
Mais aujourd’hui, grâce aux avancées technologiques, cette pratique est révolue :
• Depuis 2017, des scanners spécifiques de chaussures sont utilisés en Europe, évitant ce désagrément.
• Depuis juillet 2025, les États-Unis n’exigent plus systématiquement le retrait des chaussures.
Désormais, seules certaines chaussures (celles contenant du métal ou déclenchant l’alarme) nécessitent un retrait.
J’exige que l’aéroport de N’djili s’équipe de ces scanners modernes afin de mettre fin à ces humiliations inutiles infligées aux voyageurs.
Des incohérences flagrantes dans nos aéroports
Encore plus choquant : à l’aéroport de Luano, à Lubumbashi, les bagages sont toujours fouillés à la main. Où est donc la modernité ? Où sont les normes internationales ?
On ne peut pas vouloir la sécurité et son contraire !
La suspension du DG de la RVA est un signal fort. Mais il faut aller plus loin : former les agents, envoyer des délégations en apprentissage dans les pays qui ont développé leurs infrastructures aéroportuaires, et surtout, donner à la RVA les moyens nécessaires pour sécuriser non seulement le président, mais aussi tous les citoyens congolais.
Les pratiques abusives de la RVA
• Le parking de N’djili et de Luano : Dans la majorité des aéroports du monde, on paie le parking à la sortie, en fonction du temps de stationnement. Or, chez nous, les usagers sont obligés de payer dès l’entrée. Une anomalie à corriger immédiatement.
• L’accès à l’aérogare : En principe, l’entrée dans un terminal est gratuite. Seules les zones de migration et les salles d’embarquement sont réservées aux voyageurs. Pourtant, on fait payer les citoyens simplement pour entrer dans l’aérogare. Une pratique abusive qui doit cesser.
• La corruption et les tracasseries : Des agents ralentissent volontairement les procédures pour obtenir des pots-de-vin, allant parfois jusqu’à faire rater des vols aux voyageurs. C’est une atteinte directe aux droits des passagers, qui se retrouvent pénalisés.
Les toilettes : une honte nationale
L’insalubrité des toilettes de nos aéroports ternit l’image du pays. C’est une question de dignité et de santé publique. Comment un aéroport, censé être le miroir de la République, peut-il tolérer une telle situation ?
Conclusion : Réformer et moderniser la RVA
J’appelle le ministre des Transports à prendre ses responsabilités.
Un aéroport est la première vitrine d’un pays : il doit refléter le sérieux et la modernité de la République.
La RVA doit être réformée en profondeur :
• Assainir la gestion,
• Former ses agents,
• Moderniser ses équipements,
• Mettre fin aux abus et pratiques malveillantes.
Il est temps de transformer nos aéroports en espaces sûrs, modernes et dignes.
Par Mingiedi Mbala N’zeteke Charlie Mingiedi
Activiste. Penseur et Notable de Madimba