Dans un communiqué publié ce vendredi, Médecins sans frontières (MSF) a annoncé le retrait immédiat de son équipe de Baraka, dans le territoire de Fizi au Sud-Kivu, en raison de la détérioration rapide de la situation sécuritaire.
Selon l’organisation humanitaire, cette décision s’impose face à l’intensification des affrontements entre les rebelles du M23, l’armée congolaise (FARDC) et les groupes d’autodéfense Wazalendo dans la province.
MSF rappelle avoir lancé, en août dernier, une opération d’urgence contre le paludisme, destinée à soutenir une population particulièrement vulnérable. Mais la montée des violences a rendu la poursuite de cette intervention impossible.
« MSF n’a pas d’autre choix que d’interrompre prématurément ses activités médicales à Baraka, dans la zone de santé de Fizi, pour des raisons de sécurité », indique le communiqué.
Et d’ajouter :
« La fermeture initialement prévue pour fin janvier s’accélère en raison de la situation sécuritaire dans la province ».

L’organisation précise que l’avancée du M23 et la prise récente de la ville d’Uvira, située à une centaine de kilomètres de Baraka, ont obligé à évacuer l’ensemble de ses équipes. Les activités menées à l’hôpital général de Baraka ainsi que dans trois centres de santé sont désormais totalement suspendues.
Entre août et décembre, les équipes de MSF ont pris en charge plus de 25 000 cas de paludisme. Une interruption d’autant plus préoccupante qu’elle intervient au pic de la saison des pluies, période où les cas augmentent fortement.
« Nous atteignons le pic de la saison du paludisme et nous sommes inquiets car nous ne pouvons pas apporter le soutien nécessaire à la population », alerte Ton Berg, chef de programme au Sud-Kivu.
La crise sécuritaire affecte également d’autres zones d’intervention de MSF. À Bunyakiri, les affrontements récents dans le parc national de Kahuzi ont entraîné une évacuation partielle des équipes. Toutefois, MSF précise que ses activités médicales se poursuivent toujours dans l’hôpital général de référence de Bunyakiri, au centre hospitalier de Bitale et dans plusieurs centres de santé.
Hugo Matadi






