Au Sud-Kivu, le territoire de Fizi fait face à une crise humanitaire grave. Plus de 74 300 personnes ont été contraintes de fuir leurs domiciles en raison des récents affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et une coalition des groupes armés Twirwaneho-Ngumino près de Minembwe.
Cette situation alarmante a été confirmée ce 31 décembre par l’administrateur du territoire de Fizi, Samy Kalonji, qui a précisé que les déplacés se sont dirigés principalement vers des localités comme Muliza, Katangara, Kabingo, Kakenge, et Bakamata. Ces populations, privées de leurs habitations, dorment à la belle étoile dans des conditions précaires, sans assistance.
« 6 600 personnes ont fui les villages de l’axe Minembwe et 8 300 autres ceux de l’axe Ilundu. Ces déplacés convergent principalement vers Muliza, Bakamata, Katangara et Kabingo. Ils passent leurs nuits sans abri. Le territoire de Fizi, qui repose largement sur une aide humanitaire, appelle à une intervention urgente des agences humanitaires et des ONG », a déclaré Samy Kalonji.
La province du Sud-Kivu subit de plein fouet la crise sécuritaire qui frappe son voisin du Nord-Kivu. Elle reste également sous la menace d’éventuelles attaques des rebelles du M23 soutenus par le Rwanda Defence Forces (RDF), d’après des alertes répétées des autorités locales et des notables.
L’administrateur du territoire a lancé un appel pressant aux organisations humanitaires nationales et internationales pour venir en aide à ces déplacés vulnérables. Les besoins incluent des abris, des vivres, et des soins médicaux pour limiter les impacts de cette crise sur les populations locales déjà fragilisées par des conflits répétés.
En dépit de la situation sécuritaire, aucune intervention majeure des autorités provinciales ou de partenaires humanitaires n’a encore été signalée, amplifiant le désespoir des déplacés.
Hugo Matadi