Un grave incident aérien s’est produit lundi à Minembwe, dans la province du Sud-Kivu, relançant les tensions dans l’est de la République démocratique du Congo, trois jours seulement après la signature d’un accord de paix entre Kinshasa et Kigali à Washington.
Selon un communiqué des Forces armées de la RDC (FARDC), un « aéronef non identifié » a été abattu après avoir « pénétré illégalement » l’espace aérien congolais, en direction d’une zone de conflit active. L’appareil, repéré par les radars militaires, n’aurait pas reçu d’autorisation préalable de survol. Kinshasa justifie cette action par la nécessité de protéger la souveraineté nationale.
Une version catégoriquement rejetée par l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23), qui dénonce dans un communiqué un « crime prémédité » contre un avion civil transportant de l’aide humanitaire à destination des déplacés de Minembwe. Le mouvement armé qualifie cette frappe de « barbarie inqualifiable », accusant les FARDC de violer le cessez-le-feu signé 72 heures plus tôt à Washington.
Toujours selon l’AFC, l’attaque aurait fait des victimes et détruit des cargaisons de vivres et de médicaments destinées à des populations en détresse. Le groupe rebelle accuse le gouvernement congolais de mener un « plan de nettoyage ethnique » visant les communautés Banyamulenge, dans le cadre d’une campagne militaire entamée depuis avril 2017.
Le même communiqué évoque par ailleurs des opérations conjointes impliquant les FARDC, les Forces nationales de défense du Burundi (FNDB), les FDLR et plusieurs milices locales, menées contre des zones civiles à forte densité, notamment à Kanyola, Kabare, Kigogo, Kadasomwa et Nyabiondo.
Giscard Havril Mane