Des vendeurs à la sauvette sont toujours attirés par le trottoir au marché Matadi Kibala, bravant l’interdit, constate ce mercredi une reporter d’Infos.cd.
Charlotte étale ses gombo au bord de la route. Tant pis si elle bloque le passage aux piétons. Pour elle, c’est une question de survie. Vendre dans les étals aménagés au camp dit PM ne va pas l’aider à écouler sa marchandise.
« J’ai un capital très faible pour ce petit commerce. A l’intérieur du marché, je ne serais pas en mesure de payer quotidiennement la taxe étalage. Mes bénéfices sont très faibles », avoue cette mère de cinq enfants, épouse d’un maçon.
« Mon mari est pratiquement un chômeur. Il travaille en fonction de l’offre sur le marché. Je ne peux me donner certains luxes. Vendre le long de la route est en plus un moyen rapide pour écouler ma marchandise, de pouvoir faire quelques dépenses quotidiennes de survie pour ma famille et épargner un petit rien à la ristourne du marché où chaque samedi une de nôtre a son gain ».
Et pourtant, elle dépense quand-même entre 1000 et 2000 francs par jour pour ne pas être chassée par les services de sécurité.
Comme Charlotte, ils sont nombreux à penser que les bonnes affaires se font au bord de la route, malgré l’interdiction des autorités. Ils s’exposent aussi à des accidents dans cette Route de Matadi très fréquentée par des camions remorques.
C’est à la suite des évènements du 2 février 2022, ayant causé la mort de vingt-cinq personnes par électrocution, que les autorités ont décidé de délocaliser ce marché. Et ce n’était pas la première mesure du genre. Ce n’est encore moins la première tentative de braver l’interdit pour la plupart de vendeurs.
Gladys BOKEME