À Kinshasa, des passerelles érigées sur le Boulevard Lumumba ont fini par être envahies par des commerçants, au vu et au su des autorités.
« Yang’oyo mokonzi ( voici ton argent, chef)», se précipite une vendeuse de soutiens gorges à brandir 500 francs à un policier, en échange de son indifférence pour qu’elle continue tranquillement à vendre sa marchandise.
Nous sommes pourtant à plus de quatre mètres au-dessus des véhicules qui roulent sur le boulevard Lumumba.
Bienvenue à la passerelle au niveau marché de la Liberté ! Cette infrastructure montée pour permettre aux piétons de traverser de manière sécurisée cette autoroute de deux fois quatre bandes s’est transformée en un petit marché pirate. L’on compte plus de vingt vendeuses et vendeurs de différents articles.
Ce marché continue à prospérer dans un endroit non autorisé réservé exclusivement à la traversée, au vu et au su des autorités policières.
La complaisance des agents de la police censés veiller à ce qu’il soit dégagé est acheté à vil prix. Parfois même à vilains échanges entre vendeuses et policiers.
« Je n’ai pas vendu depuis le matin. Pourquoi vous ne comprenez pas ?! », crie Rose [nom d’emprunt] sur un policier qui a ravi ses sandales en attendant pour elle de régler la note.
Déjà, non entretenues, ces passerelles sont dans un état qui laisse à désirer. Et la présence d’un marché, ne facilite pas non plus les choses.
Même constat à la passerelle au niveau de Pascal entre Kimbanseke et Masina.
Japhet Mukoko (stagiaire)