En prélude à la COP30, qui se tiendra en novembre prochain à Belém, au Brésil, le cardinal Fridolin Ambongo a présenté au Vatican, début juillet, un document préparatoire élaboré par les Églises d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. En sa qualité de président du Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), il a dénoncé les conséquences de l’exploitation des ressources naturelles sur la stabilité du continent africain.
« La course aux minerais stratégiques est aujourd’hui, surtout en Afrique, à l’origine de la prolifération des groupes armés », a-t-il déclaré.
Le document présenté se veut un plaidoyer pour la dignité humaine et réclame, de la part des Églises du Sud, la reconnaissance de la justice climatique comme un droit à la fois humain et spirituel.
Abordant également l’accord signé récemment entre la République démocratique du Congo et le Rwanda sous médiation américaine, le cardinal Ambongo y voit une tentative d’imposer une paix conditionnée par l’accès aux ressources naturelles.
« Vous avez suivi la solution que Trump propose à la République démocratique du Congo et au Rwanda. Vous êtes en guerre entre vous, et la cause de cette guerre, ce sont les minerais. Moi, le grand Trump, j’arrive, je vous réconcilie, et vous me donnez les minerais. Il a tenté cette solution en Ukraine, cela n’a pas marché. Mais chez nous, tout le monde a peur de Trump. Nous disons, dans ce document : c’en est assez de cette manière de fonctionner, assez de fausses solutions, assez de décisions prises sans écouter ceux qui vivent l’insécurité », a-t-il martelé.
Selon des organisations comme Human Rights Watch, l’accord RDC–Rwanda viserait notamment à sécuriser l’accès des États-Unis aux minerais critiques indispensables à la transition énergétique mondiale.
La COP30, prévue du 10 au 21 novembre 2025 à Belém, mettra l’accent sur les questions d’adaptation au changement climatique.
Jevic Ebondo