Dans un communiqué publié ce mercredi et parvenu à Infos.cd, la chancellerie de l’Archidiocèse de Kinshasa a fait une mise au point sur ce qui apparaît clairement comme un malaise entre le cardinal Ambongo et une frange de ses prêtres.
Pour l‘office du Cardinal , cette démarche de l’Assemblée du clergé kinsois avait pour but de « jeter l’opprobre sur l’Archevêque ».
L’Assemblée du Clergé de Kinshasa (ACKIN), fait savoir le secrétaire du cardinal, est une association des Fidèles, en l’occurrence des clercs, soumise à la vigilance et au gouvernement de l’Archevêque, auquel il appartient d’avoir soin que l’intégrité de la foi et des mœurs y soit préservée (cf. Can 305 §1).
« Ainsi, à défaut de ne s’être jamais présenté à l’Autorité compétente pour sa reconnaissance officielle, le Signataire dudit Message ne peut engager légitimement l’Assemblée des Prêtres de Kinshasa, ni parler en son nom », martèle-t-il.
Des sanctions contre le président du clergé?
L‘abbé Placide Okalema, Président de l‘Assemblée du clergé de l’archidiocèse de Kinshasa ( ACKIN) a été convoqué, lundi 8 juillet, chez le Vicaire judiciaire du Cardinal Ambongo, pour être entendu au sujet du message des prêtres de Kinshasa qui fustigent la mégetion dans la gouvernance de l’église de Kinshasa.
De cette rencontre de plusieurs heures avec l’abbé Marcel Ndjondjo, rien n‘a filtré. Mais, d‘ après une source interne contactée par infos.cd, l’archevêque de Kinshasa , Fridolin Ambongo, qui était <très faché> à la lecture dudit message et indigné que celui-ci ait pu futter dans la presse, a exigé des <sanctions exemplaires> contre les auteurs de cette campagne contre son autorité.
Un tableau sombre
A l’occasion de la journée du clergé diocésain de Kinshasa, l’abbé Okalema avait lu un message, au nom de ses paires, pour attirer l’attention du Cardinal sur les maux qui rongent l’église.
« La prise en charge alimentaire et sanitaire des prêtres et des séminaristes laisse à désirer. La relation Archevêque-prêtre est de plus en plus toxique : indifférence dans le cas de deuil (notamment des parents des abbés) ou de maladie, le manque de confiance et de considération envers les abbés dans la provision des offices, le non-respect des structures établies », fustigeait le message.
De même, « Les conditions matérielles d’organisation des retraites et des recollections sont de plus en plus déplorables et laissent à désirer (2 à 3 personnes dans une même chambre), financement problématique, inexistence de l’animation spirituelle du clergé par l’archevêque lui-même », regrettait le clergé.
Aujourd’hui, renchérit-il, on ne connait pas la rémunération assurée aux abbés : « En cette matière, il y a beaucoup d’inégalités et de discriminations qui ne favorisent pas la fraternité et la cohésion. Tout cela est contraire à la synodalité », à fait savoir l’ACKIN.
Pour les prêtres catholiques de la capitale, le conseil pour les affaires économiques n’existe que de nom : « La politique économique et de gestion de l’archidiocèse est opaque. Ce qui favorise un climat de suspicions, de préjugés. Jusqu’à ce jour, nous n’avons fait aucune évaluation de la redevance, la rétrocession n’existe pas », fustigent-ils.
Jevic Ebondo (stagiaire)