L’abbé Placide Okalema, président de l’Assemblée du clergé de Kinshasa (ACKIN), est privé, pour une durée indéterminée, de tous les offices ecclésiastiques et interdit de poser des actes liés au pouvoir de l’Ordre.
Cette lourde sanction lui infligée, lundi 5 août par l’archevêque de Kinshasa, fait suite à un message que l’abbé avait adressé le 4 juillet dernier, au nom de tous les prêtres de Kinshasa, au cardinal Ambongo pour fustiger sa mégestion et sa politique économique opaque.
Dans ce massage dont Infos.cd avait consulté une copie, le clergé de Kinshasa dressait un tableau sombre et tirait l’attention de l’archevêque sur les maux qui rongent l’église de Kinshasa.
« La prise en charge alimentaire et sanitaire des prêtres et des séminaristes laisse à désirer. La relation Archevêque-prêtre est de plus en plus toxique : indifférence dans le cas de deuil (notamment des parents des abbés) ou de maladie, le manque de confiance et de considération envers les abbés dans la provision des offices, le non-respect des structures établies », pouvait-on lire.
Pour les prêtres catholiques de la capitale, le conseil pour les affaires économiques n’existe que de nom : « La politique économique et de gestion de l’archidiocèse est opaque. Ce qui favorise un climat de suspicions, de préjugés. Jusqu’à ce jour, nous n’avons fait aucune évaluation de la redevance, la rétrocession n’existe pas », fustigeaient-ils.
Un crime de lèse majesté
Très fâché contre l’abbé Okalema qui avait lu ce message lors d’une réunion du clergé et qui a largement été relayé par la presse, le Cardinal avait exigé des mesures disciplinaires à l’adroit du prêtre.
L’abbé-président de l’ACKIN a été convoqué, lundi 8 juillet, chez le Vicaire judiciaire du Cardinal à cet effet.
La suspension du prêtre paraît comme un signal envoyé à tous les autres qui seraient tentés de critiquer l’archevêque. Comme quoi, la raison du plus fort est toujours la meilleure.
PML