L’organisation internationale Ipas forme du 18 au 20 octobre à Kinshasa, trente jeunes — nouveaux membres du mouvement Youth Sprint — sur la Clarification des valeurs pour la transformation d’attitudes (CVTA), mais aussi sur la stigmatisation face aux questions d’avortement.
« Connaître en détails l’écosystème de l’avortement », « apprendre sur l’avortement sécurisé et le Protocole de Maputo », « identifier et situer des centres de prise en charge », « acquérir les compétences pour transmettre aux autres jeunes», « apprendre les techniques de sensibilisation »… Voilà quelques attentes formulées par des jeunes de diverses associations à l’ouverture ce mercredi 18 octobre au Musée national, de l’atelier sur la Clarification des valeurs pour la transformation d’attitudes (CVTA) et la stigmatisation face aux questions d’avortement.
Ils sont au total trente nouveaux membres du mouvement des jeunes Youth Sprint à bénéficier de cette formation organisée par l’Ong internationale Ipas.
Cet atelier vise améliorer la capacité opérationnelle et de programmation des organisations de jeunes et des organisations de défense des droits des femmes afin de soutenir l’accès à l’avortement et de réduire la stigmatisation liée à l’avortement.
La RDC est l’un des cinq pays au monde les plus touchés par la mortalité maternelle avec un taux estimé de 846 décès pour 100 000 naissances vivantes. Et les avortements à risques, ceux qui ne sont pas pratiqués selon les normes édictées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), sont la deuxième cause de ces décès après les hémorragies.
Pour la seule ville de Kinshasa, au moins 40 avortements à risques sont pratiqués chaque jour, selon la dernière étude de l’Ecole de santé publique réalisée en 2016.
Ces chiffres comme bien d’autres montrent l’ampleur des avortements à risques au pays et leurs conséquences sur la santé publique.
« C’est dans les milieux des jeunes qu’on enregistre plus de cas d’avortement… Par manque d’information, il arrive que des jeunes filles qui tombent enceinte se retrouvent à la merci des charlatans qui, dans leur tripotage, peuvent leur causer des problèmes graves », explique Mariane Lusinga, membre du comité national de la Société congolaise des pratiques sage-femme (SCOSAF) et facilitateur de cet atelier.
Ces jeunes vont également, au cours de cet atelier, visiter le cadre juridique national sur la question d’avortement.
Les connaissances qu’ils vont assimiler durant ces trois jours de formation leur permettront de les transmettre à leurs camarades dans les organisations et milieux de vie. Ils pourront ainsi planifier des activités et bénéficier de l’accompagnement, assure Patience Nsita, conseiller en engagement communautaire et jeune chez Ipas.
Youth Sprint est un mouvement des jeunes qui a pour vision de promouvoir l’accès à l’information sur la santé sexuelle et reproductive.
Socrate Nsimba